SOMMAIRE
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Prisonniers de Guantanamo
Source :
Humiliation du monde arabe (4) quotidien indépendant Fil-info-France


L'actualité concernant les prisonniers de Guantanamo avec www.fil-info-france.com

ANNEE 2006

Mercredi 15 février 2006 : ETATS-UNIS/GUANTANAMO/ONU : 5 experts de l'ONU ont préparé un rapport, qui doit être présenté lors de la prochaine session de la Commission des droits de l'homme qui s'ouvre le 13 mars 2006 à Genève en Suisse, fondé sur des témoignages et des informations recueillies notamment aux Etats-Unis auprès d'anciens prisonniers, des familles et des avocats, qui demande la fermeture "sans délai" du camp de prisonniers sur la base américaine de Guantanamo à Cuba. Ce rapport, qui n'a pas encore été rendu public, a été divulgué mardi par le quotidien "Los Angeles Times" et l'agence de presse Reuters. Les experts affirment que les traitements infligés aux prisonniers, notamment l'alimentation par force lors de grèves de la faim, équivalent à une forme de torture. Ils accusent les autorités américaines de ne pas respecter le droit international en détenant des personnes de manière illimitée sans procès et sans qu'elles puissent choisir leur avocat. Washington a immédiatement rejeté le contenu du rapport indiquant : "Ce ne sont que des affirmations sans fondement. Nous avons invité ces personnes à visiter Guantanamo Bay. Ils ont refusé notre invitation". Manfred Nowak, expert pour la torture et les traitements inhumains, Asma Jahangir, spécialiste des droits religieux et des libertés et Leïla Zerrougui, experte en détentions arbitraire, 3 experts indépendants de l'ONU avaient été invités dimanche 30 octobre 2005 par la Maison Blanche à visiter la prison militaire américaine de Guantanamo à Cuba où environ 500 prisonniers, pour la plupart capturés en Afghanistan, qui ne sont pas considérés comme des "prisonniers de guerre" mais comme des "combattants ennemis" sont détenus depuis janvier 2002 sans avoir été inculpés ni avoir bénéficié des services d'un avocat. L'ONU avait demandé le 22 janvier 2002 à inspecter la prison de Guantanamo et réitéré leur demande jusqu'à aujourd'hui sans aucun résultat. Les experts de l'ONU avaient renoncé à cette visite prévue le 6 décembre 2005, faute d'avoir reçu les garanties nécessaires de la part des autorités américaines. Elle était limitée à une seule journée et ils ne pouvaient pas s'entretenir en privé avec les prisonniers.

Samedi 18 février 2006 : ONU/GUANTANAMO :
Après la présentation par 5 experts de la Commission des droits de l'homme de l'ONU d'un rapport sur "les traitements qui s'apparentent à la torture, des détentions arbitraires trop longues et l'absence de jugement" de quelque 500 prisonniers détenus sur la base américaine de Guantanamo à Cuba, le secrétaire général des Nations Unies Kofi Annan a considéré vendredi 17 février 2006 qu'il "est anormal que l’on détienne des prisonniers aussi longtemps sans les juger" ajoutant : "Il faudra tôt ou tard fermer Guantanamo. La décision en reviendra au gouvernement et j’espère que cela se fera le plus tôt possible". La Maison Blanche a réagi à la publication de ce rapport par la voix de son porte-parole qui a déclaré : le porte-parole de l'administration Bush a déclaré : "Nous savons que ceux qui sont détenus à Guantanamo Bay sont de dangereux terroristes. Ce sont des gens qui étaient déterminés à blesser d'innocents civils et Américains. Ce sont des combattants ennemis capturés sur le champ de bataille dans la guerre contre le terrorisme. Ils sont entraînés à fournir de fausses informations." Le Parlement européen a voté jeudi 16 février 2006 à Strasbourg en France, une résolution appelant "le gouvernement américain à fermer le centre de détention de Guantanamo et à juger ses prisonniers devant un tribunal compétent". Voir la proposition de résolution du Parlement européen en date du 27 octobre 2004 (format pdf). Le premier britannique, Tony Blair, a estimé que "la prison de Guantanamo se situe dans la catégorie des anomalies".

Lundi 13 mars 2006 : L'Association médicale mondiale a écrit une lettre ouverte, publiée samedi 11 mars 2006 par l'hebdomadaire médical britannique "The Lancet", exhortant le gouvernement américain "de cesser de nourrir de force les prisonniers détenus sur la base américaine de Guantanamo" à Cuba. Les 260 médecins de cette Association demandent à l'armée américaine de mettre fin à cette pratique "qui nécessite dans la plupart des cas une participation médicale". Ils soulignent que tout prisonnier a le droit, pour des raisons éthiques, de refuser un traitement. Cette initiative fait suite aux témoignages d'anciens détenus de Guantanamo affirmant avoir été nourris de force lors d'une grève de la faim. 5 prisonniers détenus à Guantanamo étaient en grève de la faim en février 2006 et 3 d'entre eux étaient nourris de force.

Jeudi 16 mars 2006 : L'agence américaine de presse Associated Press (AP) a déposé mardi 14 mars 2006 une nouvelle plainte contre le Département d'Etat à la Défense pour le forcer "à rendre publics les documents identifiant la totalité des prisonniers actuels et passés détenus dans la prison spéciale de Guantanamo" à Cuba. Le juge fédéral de New York, Jed Rakoff, avait ordonné au Pentagone de publier d'ici au 3 mars 2006 la liste des prisonniers détenus sur la base militaire américaine de Guantanamo à Cuba. Des responsables du Pentagone, cités par le quotidien "Washington Post", avaient indiqué que "la liste qui devrait être publiée le 3 mars ne serait pas celle des 490 personnes actuellement détenues à Guantanamo et qu'elle devrait plutôt contenir les noms associés à environ 390 scripts d'auditions, tous les détenus n'ayant pas participé à ces auditions". Un rapport de l'ONU, publié 16 février 2006, réclamait que tous les prisonniers détenus à Guantanamo soient jugés ou libérés immédiatement, une demande qui a été aussitôt rejetée par Washington. Le juge de la Cour fédérale, Jed Rakoff, avait ordonné fin janvier 2006 au Pentagone de révéler l'identité des centaines de prisonniers détenus à Guantanamo. Le juge avait rejeté les arguments du Pentagone, selon lesquels l'identification des prisonniers mettrait leur famille en danger. Environ 500 prisonniers, pour la plupart capturés en Afghanistan, qui ne sont pas considérés comme des "prisonniers de guerre" mais comme des "combattants ennemis", sont détenus depuis janvier 2002 sans avoir été inculpés ni avoir bénéficié des services d'un avocat, sur la base militaire américaine de Guantanamo à Cuba. Le Pentagone a rendu public à la date indiquée du 3 mars 2006 les comptes-rendus de 317 auditions de prisonniers mais affirme qu'il n'existe aucun document sur les 241 détenus qui ont refusé d'être auditionnés.

Mercredi 31 mai 2006 : GUANTANAMO : Un responsable militaire américain a annoncé que plus de 70 prisonniers de la prison de la base navale américaine de Guantanamo, à Cuba, ont débuté lundi 29 mai 2006 une grève de la faim pour "attirer l'attention des médias et de faire pression sur les Etats-Unis" sur leurs conditions de détention. L'armée américaine n'a pas publié le nom des grévistes de la faim. De nombreux détenus, capturés en Afghanistan, qui ne sont pas considérés comme des "prisonniers de guerre" mais comme des "combattants ennemis", sont emprisonnés illégalement depuis janvier 2002 sans avoir été ni inculpés ni avoir bénéficié des services d'un avocat.

Mercredi 7 juin 2006 : CUBA/GUANTANAMO : L'armée américaine a annoncé dans un communiqué qu'il ne reste plus que 18 grévistes de la faim à la prison américaine de Guantanamo à Cuba alors qu'ils étaient 89 depuis jeudi 1er juin 2006. Le communiqué précise que 4 détenus ont été "nourris de force" ajoutant que les détenus ont entamé une grève de la faim pour "attirer l'attention des médias et de faire pression sur les Etats-Unis" sur leurs conditions de détention. L'armée américaine n'a pas publié le nom des grévistes de la faim. De nombreux détenus, capturés en Afghanistan, qui ne sont pas considérés comme des "prisonniers de guerre" mais comme des "combattants ennemis", sont emprisonnés illégalement depuis janvier 2002 sans avoir été ni inculpés ni avoir bénéficié des services d'un avocat. Le Pentagone avait publié mercredi 19 avril 2006 sur son site internet, et sans aucun commentaire, pour la première fois les noms et nationalités de 558 personnes détenues sur la base militaire américaine de Guantanamo à Cuba dans le cadre de la "guerre contre le terrorisme". Plus de détails : Lire notre édition du 31 mai 2006 (Etats-Unis - Guantanamo) ; du 20 mai 2006 (Suisse)

Lundi 12 juin 2006 : GUANTANAMO/CUBA : 3 détenus, 2 Saoudiens et 1 Yéménite, se sont suicidés samedi 10 juin 2006 dans la base militaire américaine de Guantanamo à Cuba. Il s’agit des premiers cas de suicide signalés par l'armée américaine depuis l'ouverture du camp début 2002. Lire notre édition du 7 juin 2006

Mercredi 14 juin 2006 : UNION EUROPEENNE/GUANTANAMO/CUBA : Le Parlement européen a invité l'Union européenne à mettre en place une action commune pour demander aux Etats-Unis la fermeture du camp de prisonniers de Guantanamo, à l'occasion du prochain sommet Union Européenne-Etats-Unis, qui se tiendra le 21 juin 2006 à Vienne en Autriche.

Samedi 17 juin 2006 : En visite à Washington, le ministre italien des Affaires étrangères, Massimo D'Alema, a souhaité, après un entretien avec la Secrétaire d'Etat Condoleezza Rice, que "les Etats-Unis ferment la prison de Guantanamo le plus tôt possible". ** GUANTANAMO/CUBA : Le Pentagone a interdit totalement l'accès au camp militaire américain de Guantanamo à Cuba refoulant les journalistes. 4 journalistes du "Los Angeles Times", du "The Miami Herald" et du "Charlotte Observer" ont été expulsés mercredi 14 juin 2006. Cette mesure intervient après que 3 détenus se soient suicidés et que plusieurs dizaines d'autres aient entamé une grève de la faim pour dénoncer leurs conditions de détention. L'accès à la prison américaine était jusque là très restreint : aucun contact avec les prisonniers, escorte militaire obligatoire et censure des photos. De nombreux détenus, capturés en Afghanistan, qui ne sont pas considérés comme des "prisonniers de guerre" mais comme des "combattants ennemis", sont emprisonnés illégalement depuis janvier 2002 sans avoir été ni inculpés ni avoir bénéficié des services d'un avocat. Le Pentagone avait publié mercredi 19 avril 2006 sur son site internet, et sans aucun commentaire, pour la première fois les noms et nationalités de 558 personnes détenues sur la base militaire américaine de Guantanamo à Cuba dans le cadre de la "guerre contre le terrorisme". Plus de détails : Lire notre édition du 12 juin 2006 ; notre édition du 31 mai 2006 (Etats-Unis - Guantanamo) ; du 20 mai 2006 (Suisse).

Jeudi 22 juin 2006 : Le président américain George W. Bush a déclaré mercredi 21 juin 2006 à Vienne lors d'une conférence de presse donnée avec le chancelier autrichien, Wolfgang Schüssel, dont le pays assure la présidence tournante de l'Union européenne (UE), et le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, à l'issue du sommet Union européenne/Etats-Unis, "qu'il aimerait bien fermer" le camp militaire américain de Guantanamo, où de nombreux détenus, capturés en Afghanistan, qui ne sont pas considérés comme des "prisonniers de guerre" mais comme des "combattants ennemis", sont emprisonnés illégalement depuis janvier 2002 sans avoir été ni inculpés ni avoir bénéficié des services d'un avocat. Il a indiqué qu'il avait "l'intention de renvoyer certains détenus du camp chez eux" mais que certains d'entre eux "devaient être traduits devant les tribunaux américains". Le Parlement européen avait adopté mardi 20 juin 2006 à une écrasante majorité une résolution exigeant de l'exécutif européen qu'il "demande au gouvernement américain de fermer le centre de détention de Guantanamo". En février 2006, le Parlement de Strasbourg avait déjà exigé que les Etats-Unis se conforment au droit international en fermant cette prison. Plusieurs milliers de personnes ont manifesté pour protester contre la venue et la politique du président américain, George W. Bush. Plus de détails : Lire notre édition du 12 juin 2006 ; notre édition du 31 mai 2006 (Etats-Unis - Guantanamo) ; du 20 mai 2006 (Suisse).

Mardi 4 juillet 2006 : FRANCE : Ouverture lundi 3 juillet 2006 devant la 16e chambre du tribunal correctionnel de Paris du procès de 6 anciens prisonniers français détenus à la prison américaine de Guantanamo à Cuba, remis en 2 fois à la France après de longues tractations, en juillet 2004 et mars 2005. Les 6 hommes sont poursuivis pour "association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste".

Vendredi 7 juillet 2006 : FRANCE : JUSTICE :
Selon un document officiel publié mercredi 5 juillet 2006 par le quotidien "Libération", un "télex diplomatique" classé confidentiel, envoyé le 1er avril 2002 par l'ambassade de France à Washington au ministère des Affaires étrangères, les 6 Français, jugés depuis le lundi 3 juillet 2006 devant la 16e chambre du tribunal correctionnel de Paris après avoir été détenus sur la base américaine de Guantanamo à Cuba, ont été interrogés, hors de tout cadre légal, par des policiers de la DST (Direction de la surveillance du territoire) et des agents de la DGSE (Direction générale de la sécurité extérieure) du 26 au 31 mars 2002.

Samedi 8 juillet 2006 : BELGIQUE : Plusieurs dizaines de personnes ont manifesté, jeudi 6 juillet 2006 devant le ministère des Affaires étrangères à Bruxelles, demandant l'intervention "avec la plus grande fermeté" du gouvernement belge et de l'Union européenne pour "contraindre Israël à cesser ses agressions" contre le peuple palestinien. ** Le rapport préparé par la présidente du Sénat belge, Anne-Marie Lizin, qui recommande la fermeture de la prison américaine de Guantanamo à Cuba d'ici à la fin 2007, a été approuvé vendredi 7 juillet 2006 par l'Assemblée parlementaire de l'Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE) au dernier jour de la 15ème session annuelle de l'Assemblée de l'OSCE, réunie au Parlement européen à Bruxelles. Ce rapport recommande notamment à l'administration du président américain George W. Bush "d'annoncer le plus rapidement possible le démantèlement de Guantanamo" et de présenter "un calendrier précis et détaillé comprenant le transfert des détenus" et organisant "les mesures pratiques de fermeture". Selon le rapport, "ce calendrier peut de façon réaliste s'échelonner de juillet 2006 à décembre 2007 au plus tard".

Vendredi 25 août 2006 : Murat Kurnaz, un Turc né en Allemagne a été libéré après 4 ans d'emprisonnement sur la base militaire de Guantanamo à Cuba et transféré sur la base militaire de Ramstein. Il avait été arrêté au Pakistan à la fin de l'année 2001. Soupçonné d'activités terroristes, il avait été extradé vers Guantanamo en 2002. Il affirme avoir subi des mauvais traitements et dénoncé les méthodes d'interrogatoire basées sur l'humiliation sexuelle, la privation d'eau et la profanation de l'Islam. Environ 600 détenus, capturés en Afghanistan, qui ne sont pas considérés comme des "prisonniers de guerre" mais comme des "combattants ennemis", sont emprisonnés illégalement depuis janvier 2002 sans avoir été ni inculpés ni avoir bénéficié des services d'un avocat.

Jeudi 7 septembre 2006 :
ETATS-UNIS : Le président George W. Bush a annoncé mercredi 6 septembre 2006 que "le cerveau présumé des attentats du 11-Septembre, Khaled Cheikh Mohammed, et 13 autres membres importants d'Al-Qaïda, détenus au secret depuis des années, avaient été transférés à Guantanamo pour être jugés". Il a ajouté que "les 14 suspects étaient jusqu'à ces derniers jours enfermés dans des prisons secrètes de la CIA à l'étranger". Le président George W. Bush a reconnu pour la première fois mercredi 6 septembre 2006 que des étrangers soupçonnés de terrorisme avaient été détenus en dehors des Etats-Unis par des agents de la CIA (Central Intelligence Agency, service de renseignements américains). Lire notre édition du 8 juin 2006 (Europe) ** Le Pentagone a publié une nouvelle directive qui stipule que "tous les détenus devront être traités humainement et en accord avec les lois américaines, les lois de la guerre. Le document ajoute que les militaires américains "devront appliquer au minimum, quel que soit le statut légal du prisonnier, les règles contenues dans l'article 3 des Conventions de Genève de 1949". L'article 3 des Conventions de Genève interdit "les traitements cruels et la torture". Il stipule également que les soldats capturés doivent "en toutes circonstances être traités humainement sans distinction de race, de couleur, de religion, de sexe, de naissance ou de revenus ou d'un quelconque autre critère". Le secrétaire adjoint à la Défense, Gordon England, a demandé, dans une note adressée le 7 juillet 2006 à plusieurs hauts responsables du ministère de la Défense, "d'examiner rapidement toutes les directives, réglementations, politiques, pratiques et procédures sous votre supervision afin de vous assurer qu'elles sont conformes aux critères de l'article 3" des relative au traitement de ses prisonniers. Gordon England a Conventions de Genève ajouté que "l'article 3 stipule notamment que les prisonniers de guerre doivent "en toutes circonstances être traités humainement, sans distinction de race, religion, sexe, naissance ou richesse". Rappelons toutefois que Washington considère que les prisonniers détenus sur la base américaine de Guantanamo à Cuba ne sont pas des "prisonniers de guerre" mais des "combattants ennemis". Certains sont détenus depuis janvier 2002 sans avoir été inculpés ni avoir bénéficié des services d'un avocat. Lire notre édition du 14 janvier 2006. Le 30 juin 2006, la Cour suprême des Etats-Unis a jugé illégaux les tribunaux militaires mis en place pour juger les détenus notamment à Guantanamo. Elle a invité le Congrès à intervenir pour mettre en place une nouvelle juridiction. La Cour a précisé que le règlement actuel des tribunaux n'était pas conforme aux exigences de justice établies par la Convention de Genève sur les prisonniers de guerre et par le code de justice militaire américain, essentiellement en matière de droits de la défense.

Mardi 26 septembre 2006 : Malgré les dénonciations d'atteintes aux droits de l'homme et aux Conventions de Genève sur le traitement des prisonniers, les critiques et les demandes de fermeture provenant de la communauté internationale dans le camp militaire américain de Guantanamo à Cuba, une nouvelle prison de haute sécurité, qui devrait être terminée le 30 septembre 2006, va ouvrir ses portes, et accueillera, à partir du 15 octobre 2006, 220 prisonniers, qualifiés de "combattants ennemis" par Washington et qui de ce fait ne bénéficient du statut de prisonniers de guerre. Son coût 37,8 millions de dollars. Environ 460 détenus sont emprisonnés dans le camp militaire américain de Guantanamo dans des conditions dénoncées par les organisations de défense des droits de l'homme. Tortures, humiliations, isolements des prisonniers, suicides ont été à maintes reprises révélés tant par la presse que dans des rapports de l'ONU, de l'Union européenne et du Département d'Etat. SUISSE : GUANTANAMO : Une délégation du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), dont le siège est à Genève, a entamé lundi 25 septembre 2006 une visite de 2 semaines de la prison spéciale située sur la base militaire américaine de Guantanamo à Cuba, où ont été transférées 14 personnes des prisons secrètes de la CIA (Central Intelligence Agency, service de renseignements américains). Le CICR se rend 6 à 7 fois par an sur la base américaine depuis 2002 pour s'entretenir avec les détenus. En 2005, le CICR a visité plus de 500 000 prisonniers de guerre et détenus dans plus de 80 pays.

Vendredi 13 octobre 2006 : ROYAUME-UNI : La ministre britannique des affaires étrangères, Margaret Beckett, s'exprimant dans le cadre d’un rapport de son service sur les droits de l’homme dans le monde, a indiqué jeudi 12 octobre 2006 que "la détention continue et sans jugement équitable de prisonniers" sur la base militaire américaine de Guantanamo à Cuba, "est inacceptable en terme de droits de l'Homme, mais est également inefficace en terme de contre-terrorisme". Elle a appelé à la fermeture du camp.

Mardi 14 novembre 2006 : ALLEMAGNE : Le Centre américain pour les droits constitutionnels (Center for Constitutional Rights CCR), la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH), la Republican Attorney’s Association (RAV) et d’autres organisations, représentées par l’avocat berlinois Wolfgang Kaleck, ont déposé une plainte au pénal devant le parquet fédéral allemand à Karlsruhe. Cette plainte vise des hauts responsables civils et militaires de l’administration américaine, dont le Secrétaire d’Etat à la défense Donald Rumsfeld et l’Attorney General Alberto Gonzales, pour crimes de guerre commis en Irak et dans le camp de détention de la base américaine de Guantanamo. Rendue possible par la loi de Compétence universelle adoptée par l’Allemagne en 2002, la plainte a été déposée au nom de 11 citoyens irakiens victimes de crimes particulièrement graves, parmi lesquels des passages à tabac, des privations de nourriture et de sommeil, l’utilisation de la cagoule et des abus sexuels, perpétrés dans la prison d’Abou Ghraïb. En novembre 2004, l’ancien Procureur fédéral allemand n’a pas entamé les poursuites suite à une plainte déposée précédemment contre certaines de ces mêmes personnes. Les Etats-Unis ont fait pression sur l’Allemagne pour que cette affaire soit abandonnée. L’affaire a été définitivement abandonnée en février 2005, à la veille d’une visite du Secrétaire d’Etat à la défense Donald Rumsfeld en Allemagne. Le Procureur fédéral, qui a refusé d’engager des poursuites sur la base de la loi de compétence universelle adoptée par l’Allemagne il y a quatre ans, a été remplacé. Le président de la FIDH, Sidiki Kaba, avocat au barreau de Dakar au Sénégal, a rappelé : "Les Etats-Unis d’Amérique, en prétendant apporter des standards moraux et juridiques au monde, refusent d’enquêter sérieusement sur le rôle de ceux qui, en haut de la chaîne de commandement, sont responsables de crimes commis à l’encontre de centaines de détenus sous contrôle américain en Irak, en Afghanistan et à la base navale de Guantanamo à Cuba. Nous appelons maintenant le Procureur allemand à remplir son devoir de poursuite de façon indépendante, impartiale et objective". Lire le communiqué de la FIDH.

GUANTANAMO : Lundi 11 décembre 2006 : Une quarantaine de prisonniers détenus sur la base militaire de Guantanamo à Cuba ont été transférés, vendredi 8 décembre 2006, vers une nouvelle prison de haute sécurité située dans l'est de Cuba, composée de 178 cellules, et qui a coûté près de 37 millions de dollars. Elle devrait permettre la fermeture du centre de détention principal de Guantanamo où ont été révélées par la presse des violations des droits de l'homme. Plus de 600 prisonniers sont détenus à Guantanamo depuis janvier 2002. Washington considère que les prisonniers détenus sur la base américaine de Guantanamo ne sont pas des "prisonniers de guerre" mais des "combattants ennemis". Certains sont détenus depuis janvier 2002 sans avoir été inculpés ni avoir bénéficié des services d'un avocat. Le 30 juin 2006, la Cour suprême des Etats-Unis a jugé illégaux les tribunaux militaires mis en place pour juger les détenus notamment à Guantanamo. Elle a invité le Congrès à intervenir pour mettre en place une nouvelle juridiction. La Cour a précisé que le règlement actuel des tribunaux n'était pas conforme aux exigences de justice établies par la Convention de Genève sur les prisonniers de guerre et par le code de justice militaire américain, essentiellement en matière de droits de la défense. Plus de détails : Lire notre édition du 14 janvier 2006


Plus de liens :

Humiliation du monde arabe ( textes, photos et vidéos)
D’une zone de non-droit à une autre ?
De Kaboul à Cuba : le statut des prisonniers de Guantanamo en droit international
Guantanamo, un vide juridique total
Prisonniers de guerre ? Non pour les Etats-Unis. Oui, pour les Nations unies et la Croix-Rouge
troisième Convention de Genève relative au traitement des prisonniers de guerre
LA TORTURE AU NOM DE LA DÉMOCRATIE
Photos US du transport des prisonniers vers Guantanamo
Les USA attaqués en justice pour non-respect des droits des prisonniers de Guantanamo
Monsieur le Président : dites non à la torture !
Guantanamo ou le scandale des droits humains
Amnesty International estime que Guantanamo est devenu "le goulag de notre époque"
La situation des détenus de Guantanamo
Il faut fermer Guantanamo"
"
Stop Torture"
CIA : Site officiel ; The Official Web site of the US Central Intelligence Agency
The United States Army : Site officiel






 


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