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LES ARCHIVES NOVEMBRE 2005 DE L'EGYPTE




Vendredi 2 décembre 2005 : Lors de la dernière phase des élections législatives qui se sont ouvertes le 7 novembre 2005, la police anti-émeute est intervenue et a restreint l'accès à certains bureaux de vote notamment celui de la ville de Kfar el Cheikh, dans le delta du Nil, ne laissant que certains électeurs rejoindre les urnes et empêchant les partisans de la confrérie des Frères Musulmans, parti interdit depuis 1954 mais toléré, de voter. Ce parti qui prône l'établissement d'un Etat islamique a obtenu un très bon score lors de ce scrutin multipliant par 5 le nombre de sièges. Les forces de l'ordre ont également ouvert le feu devant le centre électoral de la ville de Baltim dans le nord du pays tuant une personne et en blessant plus de 70 autres. Le ministère de l'Intérieur avait accusé jeudi les Frères musulmans "d'inciter à la violence et d'attaquer les magistrats dans les bureaux de vote". Il avait annoncé des mesures de sécurité renforcées pour empêcher le mouvement de "terroriser" les électeurs d'autres partis. Plus de 500 partisans de ce parti ont été arrêtés depuis le début de la semaine, plus de 1 000 depuis le début du scrutin, le 7 novembre 2005.
 
Samedi 3 décembre 2005 : Selon des résultats partiels publiés vendredi, le Parti national démocrate du Président Hosni Moubarak (PND au pouvoir) serait en passe d'obtenir la majorité des deux tiers qui leur est nécessaire pour conserver la majorité au Parlement. Le parti des Frères Musulmans, interdit mais toléré, affirme que les résultats ont été truqués.
 
Jeudi 8 décembre 2005 : Lors de la quatrième et dernière phase du scrutin législatif qui s'est tenu ce mercredi 7 décembre 2005, la police est intervenu à coups de gaz lacrymogènes et de balles en caoutchouc pour empêcher des électeurs de parvenir à des bureaux de vote. 2 personnes ont été tuées lors de ces heurts à Damietta dans le nord du pays. Selon la police, au moins 130 personnes ont été blessées dans ces violences qui ont éclaté dans 4 provinces ajoutant avoir procédé à plus de 80 arrestations. Le ministère de l'Intérieur a indiqué dans un communiqué que les "opérations de vote se déroulaient normalement" à l'exception d'une dizaine de bureaux de vote où "des voyous proches des Frères musulmans étaient à l'origine de désordres" Ajoutant : "La police protège les présidents (qui supervisent les bureaux de vote) et aide les électeurs à accéder aux urnes".
 
Mardi 13 décembre 2005 : Le parti interdit, mais toléré, des Frères musulmans a obtenu 20 % des sièges à l'Assemblée du peuple lors de la proclamation jeudi 8 décembre 2005 du résultat des élections législatives. La majorité absolue revient au Parti national démocratique du président Hosni Moubarak qui obtient 70 % des sièges à l'Assemblée du peuple. Selon l'Organisation égyptienne de défense des droits de l'homme (OEDH) 11 personnes ont été tuées durant ces élections.

Vendredi 16 décembre 2005 : Dans une interview publiée jeudi 15 décembre 2005 par l'hebdomadaire anglophone "Ahram Weekly"Le guide spirituel des Frères musulmans, Mohamed Mehdi Akef, a qualifié a qualifié Israël de "cancer" et indiqué que s'il était au pouvoir, il soumettrait à référendum les accords de Camp David avec Israël en 1977, qui ont conduit à un traité de paix avec l'Etat hébreu. Rappelons que l'Egypte a été le premier pays arabe à reconnaître Israël, en 1979, malgré l'opposition du peuple égyptien.

Lundi 26 décembre 2005 : Le secrétaire général adjoint de la Ligue Arabe, Mohammed Sobeih, a dénoncé samedi dans un communiqué la décision d'Israël en date du 22 décembre 2005 d'interdire aux Palestiniens de Jérusalem Est (Al Qods-Est) de voter lors des élections législatives palestiniennes prévues le 25 janvier 2006, indiquant que cette mesure "vise à effacer l'identité arabe de Jérusalem et à l'entourer avec des colonies illégales". Israël occupe et a annexé Jérusalem depuis 1967 sous la désapprobation de la communauté internationale. ** Ayman Nour, chef de file du parti Ghad (Demain), principal rival du Président Hosni Moubarak lors de l'élection présidentielle de septembre 2005, où il a obtenu 8 % des voix contre 89 % au président sortant, a été condamné samedi à 5 ans de prison pour falsification de documents officiels lors de la création de son parti. D'après Ayman Nour, cette accusation présumée de falsification de près de 2 000 signatures de soutien à la reconnaissance officielle de son parti, Al-Ghad n'était qu'une manipulation destinée à l'empêcher de briguer la plus haute charge de l'Etat. Ayman Nour, dont le parti avait remporté 7 sièges au sein de l'ancien Parlement, a proposé d'abolir l'Etat d'urgence en vigueur pendant 24 ans en Egypte et d'élaborer une nouvelle Constitution définissant le cadre d'une république parlementaire.

Mercredi 28 décembre 2005 : Le Président Hosni Moubarak, réélu en septembre 2005 pour un cinquième mandat consécutif, a chargé mardi le Premier ministre Ahmed Nazif, 53 ans, qui dirige le gouvernement depuis juillet 2004, de former le nouveau gouvernement.

Samedi 31 décembre 2005 : Plusieurs centaines de réfugiés soudanais qui attendaient vendredi devant les bureaux du Haut commissariat de l’ONU pour les Réfugiés (HCR), au Caire la capitale, ont été évacués par la force par 4 000 policiers anti-émeutes qui a utilisé des canons à eau et des matraques pour disperser les réfugiés. Le Haut commissaire de l'ONU pour les réfugiés, le Portugais, Antonio Guterres, s’est déclaré "profondément choqué et attristé par ces événements tragiques".




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