- Mardi 3 fevrier 2004 : Le
président Idriss Déby au pouvoir depuis
1990 a procédé à un remaniement
ministériel où 7 ministères ont
changé de main, notamment celui de
l'Economie et des Finances et celui de la
Défense.
Mercredi
18 février 2004 : Le HCR a annoncé la mise
en place d'un pont aérien pour venir en aide à
110 000 Soudanais qui ont fui la région du
Darfour en proie à une guerre civile depuis un
an et qui se sont réfugiés au Tchad. L'Union
européenne a promis un million d'euros pour le
forage de puits pour founir de l'eau potable aux
réfugiés tandis que les Etats-Unis ont promis
de l'aide alimentaire pour 6 mois.
Mercredi
25 février 2004 : Le ministre tchadien de
l'Agriculture, David Houdeingar, et le chef de la
Mission de coopération à l'ambassade de France,
Jean- Michel Redon, ont signé 18 contrats pour
l'achat et la livraison de 3 850 tonnes de
céréales d'une valeur de 536 millions de francs
CFA (environ 820 000 euros) dans le but de
"réduire l'insécurité alimentaire"
dans ce pays, selon un communiqué de l'Ambassade
de France à N'djamena.
Mercredi
31 mars 2004 : Un incident a émaillé
mardi l'ouverture à Ndjamena de la reprise des
négociations entre gouvernement soudanais et
rebelles du Darfour. La délégation
gouvernementale soudanaise a refusé d'assister
à la cérémonie d'ouverture voulant ainsi
protester contre la présence d'observateurs
internationaux. Les rebelles affrontent les
troupes gouvernementales depuis février 2003 au
Darfour, région soudanaise frontalière du
Tchad. Le coordinateur des activités
humanitaires de l'ONU au Soudan, Mukaesh Kapila,
avait estimé le 19 mars que le conflit au
Darfour "est aujourd'hui la plus grande
catastrophe mondiale au plan humanitaire et pour
les droits de l'Homme" avec plus de 10 000
morts en un an, Il a également dénoncé les
"villages incendiés, viols systématiques,
enlèvements de civils". Selon les
organisations humanitaires, les combats ont
provoqué le déplacement de plus de 670 000
personnes. Plusieurs médiations ont déjà été
entreprises par le Tchad qui abrite plus de 100
000 réfugiés soudanais sur son territoire. Plus
de détails : Soudan, la guerre du Darfour ; Sur les événements de la région
du Darfour (par l'ambassade du Soudan
à Paris, format pdf) ; Guerre au Darfour, périls au Tchad.
- Samedi 3 avril 2004 : Le
processus de paix entre les rebelles du
Darfour et le gouvernement soudanais n'a
pu aboutir à un accord. Les rebelles ont
commencé à quitter la capitale
N'djamena après que les 2 parties
n'aient pu s'entendre sur la présence ou
non d'observateurs internationaux
(France, Union européenne, Etats-Unis,
ONU) lors des négociations directes. Les
rebelles ne veulent négocier qu'en leur
présence et exigent un partage du
pouvoir dans la région du Darfour et le
versement de 13 % des revenus
pétroliers.
Mercredi
7 avril 2004 : L'ancien ambassadeur du
Tchad aux Etats-Unis et au Canada, Ahmat
Hassaballah Soubiane a annoncé la création
d'une nouvelle formation politique d'opposition,
nommée Coalition pour la défense de la
démocratie et des droits constitutionnels (CDDC)
et qu'il quittait le parti au pouvoir, MPS. Ce parti
a pour but d'empêcher le président Idriss Déby
de modifier la constitution et qui permettra au
président Déby, au pouvoir depuis 1990, de
briguer un nouveau mandat. Rappelons que le
président Idriss Déby a mis fin, par décret,
aux fonctions de son ambassadeur extraordinaire
et plénipotentiaire aux Etats-Unis d'Amérique,
Ahmat Hassaballah Soubiane. Celui-ci a écrit une
lettre pour demander au président Déby de
respecter la Constitution tchadienne et de ne
plus briguer un troisième mandat. Depuis, les 2
hommes s'opposent ouvertement. Le 23 janvier
2004, le quotidien américain "Washington
Post" a publié un article où le président
tchadien est qualifié de "dictateur,
cherchant à conserver le pouvoir, les élections
présidentielles sont qualifiées de
frauduleuses". C'est la première fois qu'un
journal américain aussi important critique
ouvertement le président tchadien, accusé par
les organisations des droits de l'homme d'être
responsable de la mort de plus de 25 000
personnes en 13 années de pouvoir.
Jeudi
8 avril 2004 : Le gouvernement soudanais
et le principal mouvement rebelle sont parvenus
à un accord sur l'administration de 3 régions
qu'ils revendiquent tous les deux et qui prévoit
un partage des pouvoirs politique et
administratif.
Vendredi
9 avril 2004 : Lors des négociations de
paix entre le gouvernement soudanais et les
rebelles du Darfour qui se tiennent à N'Djamena
la capitale, les deux parties en conflit ont
signé un accord de cessez-le-feu qui entrera en
vigueur dans les 72 heures visant à permettre
aux organisations humanitaires de porter secours
aux populations déplacées par les combats.
Mardi
20 avril 2004 : Dans une déclaration
rendue publique ce week-end, 17 partis
d'opposition se sont déclarés contre une
modification de la Constitution du 31 mars 1996,
souhaitée par le parti au pouvoir pour permettre
au président Idriss Deby de briguer un nouveau
mandat.
- Jeudi 20 mai 2004 : Le
ministre de la Défense par interim,
Emmanuel Nadingar, a indiqué mercredi
que la mutinerie d'une centaine de
soldats de l'armée gouvernementale
débutée le 16 mai 2004 pour demander le
paiement de leurs arrièrés de salaires
et protester contre la réorganisation de
l'armée, "est totalement sous
contrôle du gouvernement"
poursuivant " nous demandons à la
population de vaquer à ses occupations
normalement, sans inquiétude".
Jeudi
27 mai 2004 : Les députés ont voté
mercredi un amendement à la Constitution avec
123 voix pour 0 contre et 1 abstention qui
prévoit la suppression de la limitation à 2 du
nombre de mandat présidentiel. Le texte autorise
également tout candidat à se présenter autant
de fois qu'il le souhaite à l'élection
présidentielle et ce jusqu'à l'âge de 70 ans.
La majorité des deux-tiers de l'Assemblée
nationale de 155 membres était nécessaire pour
adopter cet amendement. Le président Idriss
Déby, 52 ans, est arrivé au pouvoir en 1990 par
un coup d'Etat qui a renversé le président
Hissène Habré. Il a été élu président en
1996 puis en 2001. Selon la Constitution actuelle
il ne pouvait se présenter pour un troisième
mandat aux élections présidentielles prévues
en 2006.
- Vendredi 18 juin 2004 : Selon
une source militaire, un "violent
accrochage" a opposé jeudi à
Birak, localité située à une dizaine
de kilomètres de la frontière
tchado-soudanaise, dans la région de
Biltine, dans l'est du pays, l'armée
tchadienne à une milice arabe soudanaise
(djandjawids) combattant aux côtés de
Khartoum dans la région du Darfour
voisin. 79 miliciens ont été tués au
cours du combat.
Samedi 3 juillet 2004 : Après
s'être rendu au Darfour, au Soudan, le secrétaire général de l'ONU, Kofi
Annan, a visité les camps de réfugiés situés
dans l'est du Tchad qui accueillent près de 100
000 réfugiés soudanais qui ont fui les
exactions des milices pro-gouvernementales. Il a
recueilli des témoignages qui sont des
"violations flagrantes et systématiques des
droits de l'homme". Kofi Annan, a rencontré
jeudi à N'Djamena, la capitale, le Président
Ibriss Deby. Il a appelé à une mobilisation de
la communauté internationale pour apporter
"une aide massive d'urgence".
Mercredi 28 juillet 2004 : Le ministre
français des Affaires étrangères, Michel
Barnier, est en visite à Ndjamena pour étudier
la situation au Darfour.
Vendredi 30 juillet 2004 : Le CICR (Comité
International de la Croix Rouge) a annoncé jeudi
l'ouverture d'un nouveau camp de réfugiés de 20
000 places pour accueillir les personnes qui
fuient la région du Darfour au Soudan.
Mercredi 11 août 2004 : Pour la
première depuis 4 mois, un Conseil des ministres
s'est réuni lundi. Les ministres de l'opposition
avaient suspendu leur participation depuis le 25
mars 2004, jour de la répression sanglante d'une
manifestation interdite de leurs partisans à
Abidjan la capitale qui avait fait au moins 120
morts. Le président Laurent Gbagbo a
réintégré par décret les 3 ministres qu'il
avait limogés en mai. Selon Elizabeth Byrs,
porte-parole de l'Office des Nations Unies pour
la coordination des secours humanitaires (OCHA), des
colonies de criquets pélerins ont envahi l'ouest
du Tchad et pourraient affecter, dès la semaine
prochaine, le Soudan, et la région du Darfour.
Selon la FAO (Fond des
Nations-Unies pour l'agriculture et
l'alimentation), la concentration des insectes
atteint 500 000 à l'hectare. Mme Byrs a indiqué
que le Tchad a demandé une aide internationale
de 7 millions de dollars (5,7 millions d'euros)
pour traiter environ 250 000 hectares gravement
menacés par les insectes.
- Samedi 9 octobre 2004 : Le
ministre du Pétrole Youssouf Abassallah
a accusé un consortium américano-malais
(Exxon-Mobil, Texaco et Petronas) de
piller les ressources pétrolières de
son pays demandant des informations sur
"la façon dont cette compagnie
écoule le pétrole qu'elle extrait, à
quel tarif et pourquoi". Plus de
détails : Les premiers barils
du Tchad ; Oléoduc
Tchad-Cameroun
Jeudi
21 octobre 2004 : L'Alliance Nationale de la
Résistance, mouvement rebelle, a dénoncé les
accords signés en janvier 2003 à Libreville au
Gabon avec le gouvernement, les déclarant
"caduques". Basée dans l'est du pays,
elle affirme avoir repris les armes et réclame
le retour des populations de certaines ethnies de
l'est du Tchad forcées de se réfugier au Soudan
"à cause de la politique d'épuration
ethnique du président Idriss Deby". Mahamat
Abbo Sileck, président de l'ANR, a indiqué que
le président Deby n'a pas respecté "la
plupart des clauses des accords" notamment
en modifiant la Constitution votée par
l'Assemblée nationale, qui abroge la limitation
du nombre de mandats présidentiels. Il a
également contesté l'arrestation début octobre
2004 du colonel Abdoulaye Sarwa, ancien
vice-président de l'ANR qui avait été
intégré dans l'armée tchadienne après ces
accords. Une loi d'amnistie des membres de l'ANR
a été votée en 2003 par l'Assemblée
nationale.
Samedi
30 octobre 2004 : Le Haut
Commissariat des Nations Unies pour les
réfugiés (HCR) a indiqué que le
niveau de la nappe phréatique alimentant le camp
de réfugiés dIridimi baisse rapidement,
et les forages approvisionnant les 15 000
habitants du camp ne peuvent plus faire face à
la demande, forçant les travailleurs
humanitaires à réduire la ration deau
journalière de chaque réfugié. Iridimi est
l'un des 11 camps de réfugiés accueillant les
200 000 réfugiés soudanais ayant fui les
combats dans le Darfour.