SOMMAIRE
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Mercredi 14 février 2007 N° 1582/229778

L'ancien vice-président irakien, Taha Yassine RamadanIRAK/ONU : Philip Alston, Rapporteur spécial du Conseil des droits de l'homme, professeur de droit à l'Université de New York University (NYU) et expert des Nations Unies sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires et arbitraires, a déclaré mardi 13 juillet 2007 que l'exécution de l'ancien vice-président irakien Taha Yassine Ramadan, (photo), 64 ans, condamné le 12 février 2007 à la pendaison, serait une violation claire du droit international, compte tenu des conditions dans lesquelles il a été jugé, et demande à ce que l'on ne procède pas à l'exécution. Il a indiqué que le procès de l'ancien vice-président irakien, sous le régime de Saddam Hussein, exécuté par pendaison le 30 décembre 2006, avait été "entaché de graves irrégularités qui l'ont privé de son droit à un jugement équitable", relevant des "ingérences du pouvoir exécutif" dans le procès, "des vices de procédures flagrants", et le fait que "3 conseillers de la défense aient été assassinés durant la procédure". Philip Alston estime que "cette précipitation excessive constitue un mépris des exigences du droit international en matière de procédure pénale", qui ajoute que "le droit de tout individu à demander la grâce ou la commutation de sa sentence de mort était ouvertement violé par l'Article 27(2) du statut du Haut Tribunal irakien, qui dispose "qu'aucune autorité, y compris le Président de la République, ne peut demander la grâce ou réduire la peine énoncée par la Cour".
ISRAEL :
Shoula Zaken, directrice du bureau du premier ministre Ehud Olmert, a été suspendue de ses fonctions pour 6 mois, pour son implication dans une affaire de corruption au sein des services fiscaux, dans le cadre de l'enquête criminelle lancée à l'encontre du premier ministre Ehud Olmert dans un scandale financier lié à la privatisation de la deuxième banque du pays, Leumi. 5 membres de l’administration fiscale ont également fait l'objet de la même mesure. Shoula Zaken était assignée à résidence depuis le début du mois de janvier 2007 par la police qui la soupçonne d'avoir usé de ses relations pour faire nommer de hauts fonctionnaires des services fiscaux afin d'obtenir des allégements fiscaux, notamment au profit de son frère, Yoram Karshi, homme d'affaires et membre du Comité central du Likoud (droite). Le président de la Commission des Affaires étrangères et de la Défense, Tsahi Hanegbi, également proche d'Ehud Olmert, est pour sa part poursuivi pour prévarication, corruption, fraude, abus de confiance, et nominations politiques abusives alors qu'il dirigeait l'Environnement (1999-2003). ** La commission Winograd chargée d’enquêter sur la conduite des politiques et des militaires durant le conflit libanais, a annoncé que les rapports d'auditions des principaux témoins seraient accessibles en partie au public, sur un site internet créé pour l’occasion.
BANDE DE GAZA :
L'armée israélienne a abattu mardi 13 février 2007 un tireur palestinien dans un accrochage à la frontière entre Israël et la Bande de Gaza, selon des sources militaires israéliennes et des responsables palestiniens.
LIBAN :
A la veille de la commémoration du second anniversaire de l'assassinat de l'ancien premier ministre Rafic Hariri , tué le 14 février 2005 à Beyrouth dans un attentat à la voiture piégée (Lire notre édition du 15 février 2005), un double attentat a été perpétré dans la banlieue de Beyrouth, près du village natal de Pierre Gemayel, ministre chrétien de l'Industrie tué lui aussi dans un attentat le 21 novembre 2006, contre des autobus de transport en commun faisant 3 morts et 18 blessés, selon un premier bilan.
IRAK :
Une camionnette piégée a explosé mardi 13 février 2007 dans un quartier ouest de la capitale Bagdad faisant 15 morts et une trentaine de blessés.
SYRIE :
Plusieurs centaines de personnes ont manifesté mardi 13 février 2007 dans les rues de la capitale Damas et brûler des drapeaux israéliens pour protester contre les travaux de rénovation entrepris par Israël près de l'Esplanade des Mosquées dans la Vieille Ville de Jérusalem sous occupation israélienne, dans le but de construire une rampe d'accès au site, et qui ont déclenché la colère dans le monde musulman. Lire notre édition du 9 février 2007 (Israël/Palestine)
ROUMANIE : Une motion de censure a été votée, mardi 13 février 2007, par 81 voix pour et 46 contre, à l'encontre de la ministre de la Justice Monica Macovei, ancienne avocate spécialisée dans la défense des droits de l'homme, en poste depuis le 29 décembre 2004, qui a mis en place un vaste programme de lutte contre la corruption au sein du gouvernement, qui a permis notamment l'inculpation en 2006 de plusieurs hommes politiques connus, comme l'ancien premier ministre Adrian Nastase, inculpé le 13 novembre 2006 par la Direction nationale anticorruption (DNA) pour avoir reçu des pots-de-vins d'un montant de 1,3 million d'euros, et l'ancien vice-premier ministre centriste George Copos. L'opposition de gauche et d'extrême-droite l'accusent "de mener une campagne contre la corruption à des fins politiciennes". Monica Macovei a indiqué qu'elle ne démissionnerait pas, déclarant au Parlement que "les accusations sont sans fondement" et que "notre lutte contre la corruption n'était absolument pas partisane. Nous avons seulement atteint la normalité en Roumanie" ajoutant : "Les magistrats sont maintenant indépendant et ils enquêtent sur des hommes politiques de tous bords, y compris des formations au pouvoir". Le premier ministre Calin Constantin Anton Popescu Tariceanu a souligné qu'il soutiendrait sa ministre de la Justice. NDLR. Adrian Nastase avait été contraint à la démission en janvier 2006 de son poste de chef du Parti social-démocrate (PSD, opposition) et de celui de président de la Chambre des députés après des révélations sur un héritage controversé d'un million de dollars "légué par une tante".
SUISSE : Un comité de lutte contre la censure a été créé lundi 12 février 2007 en Suisse romande, sur l'instigation de l'ancienne députée genevoise, Salika Wenger, pour protester contre l'interdiction d'oeuvres telles que "Salo ou les 120 jours de Sodome", adaptation d'un roman du marquis de Sade, "les 120 journées". Le film du réalisateur italien Pier Paolo Pasolini a été interdit à Zurich dimanche 11 février 2007 par la police. Salika Wenger a "trouvé incroyable que la police s'arroge le droit d'être critique d'art". Le film de Pier Paolo Pasolini dénonce la "République sociale de Salo" (1944-45), dernier avatar du fascisme en Italie. Une pétition a été lancée pour demander la levée des mesures d'interdiction.
FRANCE : MISERE : Révélée par le quotidien régional l'Union, un chômeur de Laon (Aisne), Hervé Féton, âgé de 22 ans, a enterré, mardi 14 février 2007, son père, après avoir creusé lui-même la tombe faute d'argent pour payer les pompes funèbres qui réclamaient 1 700 euros. Il a refusé que son père, ouvrier agricole mort à 55 ans dans la misère, soit enterré dans la fosse commune. ** MEMOIRE : Un an après la mort d'Ilan Halimi, le 13 février 2006, un hommage a été rendu mardi 13 février 2007 au jeune Français juif à Sainte-Geneviève-des-Bois (Essonne). Il avait été enlevé et torturé durant 3 semaines par le "gang des barbares" contre une rançon non payée. Des centaines de personnes ont également participé le vendredi 9 février 2007 à la cérémonie d'inhumation d'Ilan Halimi à Jérusalem (Israël). La piste de l'antisémitisme, écartée par les enquêteurs et Jean-Claude Marin, Procureur de la République de Paris, a été confirmée, la veille de cet anniversaire, par le Premier ministre, Dominique de Villepin et le Garde des Sceaux, ministre de la justice, Pascal Clément. Les 2 ministres, présents le 23 janvier 2007 au dîner annuel du CRIF, Conseil représentatif des institutions juives de France, avaient été interpellés par son président, Roger Cukierman, vice-Président du Congrès Juif Mondial WJC. Roger Cukierman avait déclaré : "Une question s'impose à nous de manière pressante. Ilan est-il mort parce que juif ?". La juge d'instruction parisienne, Corinne Goetzmann, a retenu dans cette affaire la circonstance aggravante de crime commis "en raison de son appartenance religieuse". ** POLICE - BAVURE : 2 jeunes automobilistes de 15 et 17 ans ont été tués et une troisième jeune fille se trouve entre la vie et la mort, après une course poursuite à Lyon avec un véhicule de la brigade anti-criminalité BAC, ayant pris en chasse le véhicule déclaré volé dans la nuit de lundi à mardi 13 février 2007. Il y a un jeune rescapé parmi les 4 passagers. Le véhicule de la BAC roulait gyrophare allumé et sirène enclenchée. Le Procureur de la République de Lyon, Xavier Richaud, a déclaré "qu'il n'y avait pas eu de course poursuite" ; "qu'il n'y aurait pas d'enquête de l'IGPN (Inspection Générale de la Police Nationale, police des polices) et que le rescapé, âgé de 17 ans, entendu par la police "n'a pas été placé en garde à vue". Le jeune survivant aurait avoué aux policiers "avoir consommé du cannabis et de l'alcool". Selon Robert Marmoz, journaliste au quotidien en ligne "nouvelobs.com", le véhicule occupé par les 4 jeunes a "été pris en chasse par un véhicule de police, près de Lyon". Xavier Richaud précise que ce véhicule qui roulait à très vive allure était "suivi" par la police. Les télévisions, quotidiens ou hebdomadaires en ligne ont titré, pour Libération : "Deux mineurs tués dans une course-poursuite à Lyon" ; Le Monde : "Deux mineurs tués dans un accident avec une voiture volée à Lyon" ; 20 minutes : "Des mineurs se tuent au volant d'une voiture volée" ; Le nouvel Obs : "Lyon : 2 jeunes tués dans un accident de voiture" ; France 2 : "Lyon : deux morts dans une voiture volée" ; Europe 1 : "Lyon : mort de deux mineurs suivis par la police".
PORTUGAL : Le "oui" a l'emporté lors du référendum organisé dimanche 11 février 2007 portant sur la dépénalisation de l'avortement qui permettrait aux femmes d'interrompre librement une grossesse au cours des 10 premières semaines. Or, le référendum ne peut pas être validé, le taux de participation étant inférieur aux 50 % requis ; plus de la moitié des 8,7 millions d'électeurs s'étant abstenus. Après la divulgation des résultats, le premier ministre socialiste, José Socrates, a jugé que, malgré la faible participation, les Portugais s'étaient exprimés pour la légalisation de l'avortement. Il a déclaré dans une allocution télévisée : "Le peuple s'est exprimé clairement. La loi va désormais être débattue et approuvée au parlement. Notre intérêt est de lutter contre l'avortement clandestin et nous devons rédiger une loi qui respecte le résultat du référendum". Lors d'un précédent référendum sur la question en 1998, une abstention de 68 % avait alors permis la victoire du "non" à une faible majorité de 50,7 %. Plus de détails : L'avortement au Portugal
MAROC :
Le président de la Chambre des représentants, Abdelwahed Radi, effectuera une visite officielle au Portugal du 14 au 16 février 2007, à l'invitation du président du parlement portugais. Il sera reçu par le président portugais, Anibal Cavaco Silva, et le premier ministre José Socrates. Un accord de coopération entre les 2 parlements devrait être signé à cette occasion.
GUINEE : 4 manifestants, qui n'ont pas respecté le couvre-feu, ont été abattus mardi 13 février 2007 par les forces de l'ordre. Le président Lansana Conté a décrété l'Etat d'urgence dans tout le pays, qui donne tous les pouvoirs à l'armée, pour "protéger le peuple de Guinée du risque d'une guerre civile", selon le président. 110 personnes ont été tuées depuis le début de la grève générale lancée le 2 janvier 2007.
ALGERIE :
4 attentats à la voiture piégée ont été perpétrés en Kabylie faisant 8 morts et 24 blessés. Ces attentats n'ont pas encore été revendiqués.
CHINE : Aux termes d'une nouvelle session de consultations à 6 (Chine, Corée du Nord, Corée du Sud, Etats-Unis, Japon et Russie) portant sur le programme nucléaire nord-coréen, qui s'est ouverte du 8 au 13 février 2007 dans la capitale Pékin, les autorités chinoise ont indiqué qu'un accord avait été trouvé entre les parties qui prévoit la fermeture des installations nucléaires nord-coréennes en échange d'aides économiques et de garanties en matière de sécurité. Une prochaine session de consultations à 6 est prévue à Pékin le 19 mars 2007. Le Conseil de sécurité de l'ONU avait voté, à l'unanimité de ses 15 membres, le 14 octobre 2006, la résolution 1718 (2006) (format pdf) visant à imposer des sanctions ainsi que des restrictions en matière d'armement à la République populaire démocratique de Corée (RPDC), après son essai nucléaire annoncé le 9 octobre 2006.
COREE DU NORD : Le directeur de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) Mohamed ElBaradei, Prix Nobel de la Paix 2005, a indiqué mardi 13 février 2007, au cours d'une conférence de presse avec le ministre luxembourgeois des Affaires étrangères, Jean Asselborn, que l'AIEA "va retourner en Corée du Nord pour s'assurer que toutes les activités nucléaires ont des buts pacifiques". La Corée du Nord avait expulsé des inspecteurs de l'AIEA, après avoir été accusée par les Etats-Unis de développer la bombe atomique. Rappelons que les inspecteurs de l'ONU avaient été expulsés le 31 décembre 2002 du pays par les autorités qui annoncèrent débuter le retraitement de quelque 8 000 barres de combustible nucléaire qui pourraient être utilisées à des fins militaires selon des experts américains. (Voir notre édition du 3 octobre 2003).
CANADA : Un comité du Sénat a présenté un rapport, aux termes d'une enquête de 2 ans, notamment en Afghanistan, qui "recommande au Canada de retirer ses troupes d'Afghanistan à la fin de sa mission en 2009 si ses alliés de l'OTAN n'y envoient pas davantage d'effectifs pour lutter contre les talibans", estimant que "la mission de l'OTAN court à l'échec si aucune ressource n'est ajoutée. Le Canada a perdu 44 soldats en Afghanistan depuis 2002 et compte 2 500 militaires déployés dans le sud du pays.
ARGENTINE : L'Argentine a envoyé une demande officielle d'extradition d'Isabel Martinez de Peron à l'Espagne dans le cadre d'une enquête sur la disparition d'un militant politique argentin. A la suite d'un mandat d'arrêt international lancé par la justice argentine, l'ancienne présidente argentine, Isabel Peron, avait été arrêtée vendredi 11 janvier 2007 à son domicile de Villanueva de la Canada, à l'ouest de Madrid dans le cadre d'une enquête sur des meurtres d'opposants en 1976 pendant la dictature militaire. Les procureurs pensent qu'Isabel Peron, la troisième épouse de l'ancien président Juan Domingo Peron, a signé 3 décrets qui ont autorisé des actes relevant du terrorisme d'Etat quand elle était au pouvoir, entre 1974 et 1976. Elle a été renversée par un coup d'Etat en mars 1976. D'après des chiffres officiels, plus de 11 000 personnes ont été tuées sous le régime militaire, mais des ONG estiment que le vrai bilan est plus proche des 30 000 morts. Elle avait été remise en liberté provisoire par le juge Juan del Olmo, de l'Audience nationale, la plus haute instance pénale espagnole, qui a suivi l'avis du procureur. Un second mandat d'arrêt international a été délivré jeudi 25 janvier 2007 à l'encontre d'Isabel Peron, au pouvoir de 1974 à 1976, dans le cadre de l'enquête sur les crimes commis par l'organisation d'extrême droite Triple A dans les années 1970. Cet avis lui a été notifié discrètement à Madrid en Espagne où elle réside.



La citation du jour : "La vie des morts consiste à survivre dans l'esprit des vivants". Cicéron





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