Vendredi 22 octobre 2004 858/22254

Le ministre britannique de la Défense Geoff Hoon IRAK : Le ministre britannique de la Défense Geoff Hoon (photo) répondant favorablement à une demande de Washington, a annoncé jeudi que 850 soldats britanniques stationnés actuellement près de Bassorah dans le sud du pays seront prochainement redéployés vers la zone américaine, autour de Bagdad, principalement. Hilary Armstrong, présidente du groupe travailliste à la Chambre, a protesté auprès du Premier ministre Tony Blair précisant que les députés de son camp étaient très mécontents. ** Le sergent chef américain, Ivan Frederick, a été condamné jeudi à 8 ans de prison par une cour martiale américaine à Bagdad pour mauvais traitements sur des détenus irakiens dans la prison d'Abou Ghraib, à l'ouest de la capitale Bagdad. Il avait plaidé coupable de 5 chefs d'accusation dont abus sexuels et violences physiques. Il a été également dégradé au rang de seconde classe, condamné à une amende et chassé de l'armée. ** Le gouvernement irakien a accusé l'ONU de ne pas "s'investir suffisamment dans la préparation du scrutin électoral" qui doit intervenir en janvier 2005 et estimé que les effectifs des Nations Unies dans le pays étaient insuffisants. 500 personnes seront chargées dès le 1er novembre 2004 d'établir une "liste électorale la plus fiable possible" et mettre en place les 150 centres chargés d'accueillir les quelque 13 millions d'électeurs potentiels. ** Après l'enlèvement mardi de sa directrice, Margaret Hassan, l'ONG CARE International a suspendu ses activités en Irak. Elle était active dans le pays depuis 1991 et la fin de la guerre du Golfe. C'est la seule ONG à avoir maintenu sans interruption ses programmes dans le centre et le sud de l'Irak.
IRAN :
Lors d'une réunion à Vienne (Autriche), la France, l'Allemagne et la Grande-Bretagne, ont proposé à Téhéran de cesser son enrichissement d'uranium en échange de lui fournir de la technologie nucléaire civile, si elle prouve "sérieusement" qu'elle ne cherche pas à se doter de l'arme nucléaire.
LIBAN :
Le président Emile Lahoud a nommé jeudi soir, aux termes de ses consultations, au poste de Premier ministre, Omar Karamé, 70 ans, le député sunnite de Tripoli, pro-syrien, ancien chef du gouvernement entre décembre 1990 et mai 1992, peu après la fin de la guerre civile (1975-1990) en remplacement de Rafic Hariri, démissionnaire.
ISRAEL :
Selon des estimations publiées jeudi par quotidien "Yediot Aharonot", le Premier ministre Ariel Sharon bénéficierait de l'appui de 66 députés sur 120 pour lui permettre d'adopter son plan de retrait de la Bande de Gaza qui doit être débattu lundi devant la Knesset (Parlement).
PALESTINE :
Selon l'UNRWA, les opérations de l'armée israélienne dans la Bande de Gaza ont fait plus de 100 morts parmi les civils palestiniens, plus de 600 sans-abris, à la suite de la destruction de leurs maisons par les bulldozers israéliens qui ont également endommagés de nombreux bâtiments publics dont des écoles. Les dégâts sont évalués à plus de 3 millions de dollars. Les tranchées creusées par les bulldozers sur les principaux axes routiers ont provoqué la rupture de nombreuses canalisations d'eau et des câbles électriques. Voir le rapport de l'UNRWA (en anglais, format pdf).
TURQUIE :
Dans un rapport de 180 pages "Economic Survey of Turkey" sur la Turquie, l'OCDE, (Organisation for Economic Co-operation and Development ; Organisation de coopération et de développement économique) a salué les réformes menées par le gouvernement d'Ankara (la capitale) depuis la crise financière de 2001, qui ont "ouvert une fenêtre d'opportunité" à la Turquie. Mais, "le succès dépendra de la mise en oeuvre pleine et entière de ce nouveau cadre politique", précise l'OCDE qui s'inquiète de l'accroissement du déficit de la balance des paiements courants, et exhorte le gouvernement turc à ne pas "céder à la tentation de réduire le poids de la fiscalité" et à affecter les excédents budgétaires au désendettement. Un rapport qui insiste sur la nécessité de régler le "problème majeur" de "l'économie informelle", qui représente "plus de 50 % du total des emplois", par une dérégulation du marché du travail et un allègement des charges fiscales et sociales des entreprises. L'organisation recommande également au gouvernement turc de "faire davantage" pour améliorer les services publics, évoquant en particulier la justice, l'éducation et les infrastructures. Enfin, l'organisation économique estime que la perspective d'une adhésion à terme à l'UE "serait un encouragement à l'évolution de la Turquie vers un nouveau régime économique". L'OCDE pourrait produire un nouveau rapport dans 18 mois.
CHINE : Un coup de grisou, le plus meurtrier depuis le début de l'année, dans la mine de charbon de Daping à Xinmi dans la province du Henan (centre) a fait 56 morts et 92 disparus. 446 mineurs étaient au fond quand l'accident s'est produit. Les accidents dans les mines sont fréquents en Chine, plus gros consommateur et producteur mondial de charbon, où les besoins en énergie ne cessent d'augmenter et ont eu pour conséquence la réouverture de mines fermées par les autorités pour leurs conditions de sécurité déplorables.
COREE DU SUD : La Cour constitutionnelle a bloqué jeudi un projet de transfert de la capitale défendu par le président Roh Moo-Hyun pour désengorger Séoul, promis lors de son élection en décembre 2002. 8 des 9 juges de la Cour ont jugé l'adoption de cette législation par le parlement "inconstitutionnelle" et ont estimé que sur un projet aussi important, le gouvernement aurait dû organiser un référendum. La décision a été retransmise en direct à la télévision. Ce projet de nouvelle capitale qui devait voir le jour en 2005 dans la zone rurale de Yeongi- Gongju, à 160 km au sud de Séoul, aurait dû s'achever en 2030. Son coût avoisinerait les 40 milliards de dollars.
CUBA : Le chef de l'Etat Fidel Castro (78 ans) a fait une chute mercredi devant les caméras de la télévision alors qu'il prononçait un discours à Santa Clara, à l'occasion d'une remise de diplômes, dans l'est de l'île. Il souffre d'une fracture au genou et au bras.
MAROC :
L'organisation de défense des droits de l'homme, Human Rights Watch (HWR) a publié jeudi à Rabat un rapport de 70 pages, intitulé "Les droits humains à la croisée des chemins" dénonçant "la campagne que mène le Maroc contre les activistes islamistes présumés (qui) mine les progrès considérables que le pays a opérés en matière de droits humains au cours des dernières années" ajoutant que "suite aux attentats suicides perpétrés à Casablanca le 16 mai 2003, les autorités ont adopté une loi antiterroriste sévère et arrêté plus de 2 000 activistes présumés, soumettant un grand nombre d'entre eux à des menaces et des exactions". "Les détenus sont condamnés de manière expéditive car les procureurs et les juges se soucient peu de la méthode utilisée par la police pour obtenir leurs dépositions," a déclaré Sarah Leah Whitson, directrice exécutive à la Division Moyen-Orient et Afrique du Nord de Human Rights Watch. "La façon dont ils sont traités montre que si les droits humains ont fait du chemin au Maroc, ils sont restés fort à l'écart des tribunaux". Le rapport reprend des entretiens effectués avec les avocats et les parents des prisonniers marocains qui ont déclaré que lors de leurs interrogatoires, ils avaient été soumis à des exactions physiques et mentales, équivalant dans certains cas à des tortures, pour leur arracher des aveux ou les forcer à signer une déposition qu'ils n'avaient pas faite. Beaucoup ont été maintenus au secret par la police au delà du délai autorisé par la loi et ils n'ont pas eu rapidement accès aux conseils d'un avocat.
NIGERIA :
La Haute Cour Fédérale de Justice de Lagos la capitale a inculpé jeudi 3 hauts responsables militaires, dont l'ancien chef de la sécurité de l'ancien dictateur Sani Abacha (1993-1998), le commandant Hamza al-Mustapha, et un homme d'affaires de tentative d'assassinat du président Olusegun Obasanjo et de putsch en tentant d'abattre grâce à des missiles sol-air l'hélicoptère du président.
ETATS-UNIS :
Washington a retiré mercredi l'Irak de la liste noire des "Etats soutenant des terroristes" élaborée par le département d'Etat et mis fin aux sanctions (embargo) contre l'Irak mises en place depuis 14 ans. Cette liste ne comprend plus que 6 pays : Cuba, la Libye, l'Iran, la République populaire démocratique de Corée, le Soudan et la Syrie.
CANADA :
Le Haut représentant pour la politique étrangère de l'Union européenne, Javier Solana, a indiqué jeudi à l'issue d'un sommet entre ce pays et l'Union européenne que les premiers renforts de troupes africaines arriveraient dès lundi au Darfour au Soudan en proie depuis près de 18 mois à la guerre civile. Les effectifs passeront de 500 à 3 300 hommes.
AUTRICHE :
L'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), dont le siège est à Vienne, a annoncé jeudi le lancement à Guayaquil (Equateur), en présence de représentants de l'ONUDC, du gouvernement équatorien, ainsi que de la France, de l'Allemagne, de l'Italie et de l'Espagne, en partenariat avec l'Organisation mondiale des douanes (OMD), d'un Programme de contrôle des containers. Selon l'ONUDC, "le trafic mondial de containers, dont 7 millions sont transportés chaque jour et qui devrait doubler d'ici à 2012, sert de plus en plus les intérêts des trafiquants de drogue, d'armes et même d'êtres humains" ajoutant "le transport de marchandises licites par container génère des revenus légaux pour des centaines de millions de personnes. Mais il facilite aussi le trafic de grandes quantités d'héroïne et de cocaïne. Ils sont souvent utilisés dans le trafic d'armes, de déchets chimiques et même d'êtres humains, et servent à transporter de l'argent acquis de manière illégale, dérivé du crime organisé".
LUXEMBOURG :
Le ministre néerlandais des Finances Gerrit Zalm, dont le pays préside l'Union européenne, a annoncé jeudi lors d'une réunion des ministres des Finances des 25 que l'Allemagne, l'Italie, le Portugal et la Grèce risquent d'avoir un déficit public supérieur à 3 % en 2005 si ces pays ne modifient pas leurs politiques actuelles.
PAYS BAS :
7 Chinois ont été condamnés jeudi par la cour d'appel de La Haye à des peines allant de 5 ans à 6 mois de prison pour leur implication dans un réseau de trafics d'êtres humains entre la Chine et l'Europe occidentale. 58 immigrants chinois avaient été retrouvés morts asphyxiés dans un camion néerlandais transportant des tomates, dans le port britannique de Douvres en juin 2000, en provenance de Rotterdam.
FRANCE :
Electricité de France (EDF) a annoncé le choix de Flamanville, dans le département de la Manche, pour implanter le premier réacteur de nouvelle génération à eau pressurisée EPR (European Pressurized Reactor). Son Président, Pierre Gadonneix, (successeur de François Roussely) a expliqué que l'EPR "permet de conforter l'avance technologique d'EDF et constitue une vitrine technologique pour les marchés à l'exportation". Selon EDF, cette technologie avancée offre "de nouvelles évolutions sur le plan de la sécurité, de l'environnement et des performances économiques", précisant que la construction du réacteur EPR devrait générer 1 500 emplois pendant la durée des travaux, permettre la fourniture d'une électricité moins chère de 10 % comparé aux réacteurs de la deuxième génération et une réduction de 15 % des déchets radioactifs. Patrick Ollier, député UMP, Président de la toute puissante commission des Affaires économiques de l'Assemblée nationale, a déclaré que "sur le plan écologique ce réacteur confortera l'excellence de la France en matière de lutte contre le changement climatique". Une opportunité qui "sur le plan économique, permettra de préserver notre sécurité d'approvisionnement et de limiter l'influence de la hausse rapide du prix du pétrole sur notre économie" assure le Président de la commission. Conçu par FRAMATOME, (Groupe Areva, maison mère de la COGEMA ) qui a développé l'EPR avec l'Allemand Siemens, a déjà vendu ce réacteur à la Finlande (voir notre édition du 6 avril 2004) et est en pourparlers avec la Chine, qui mise sur le nucléaire pour satisfaire ses besoins importants en énergie. L'implantation de ce réacteur franco-allemand s'inscrit dans un programme de renouvellement du parc des centrales nucléaires françaises. Sa réalisation devrait s'échelonner sur 5 ans à compter de 2007. Les écologistes estiment que "de lourdes inconnues subsistent concernant la sûreté du réacteur EPR", ce que dénonce le réseau "Sortir du nucléaire" qui rassemble plusieurs associations et partis de gauche, dont Greenpeace et les Verts. ** Alors que dans le cadre de la loi du 15 mars 2004 spécifiant l’interdiction du port de "signes religieux ostensibles" à l'école, plusieurs nouvelles exclusions de jeunes Françaises musulmanes (63 selon les chiffres du ministère de l'Education) ont eu lieu dans le pays, dont 4 à Mulhouse, une hier au lycée de Flers (Orne), la circulaire d’application continue d'être à l'origine d'interprétations diverses et contradictoires, selon les établissements scolaires. La grogne sur le terrain s'amplifie en raison même des déclarations du ministre de l'Education nationale, François Fillon, faites à la rentrée, qui avait affirmé que le bandana n’était pas interdit en soi sauf s’il couvrait entièrement la chevelure et était porté en permanence. "Une interprétation rigide et stricte de la loi permettait le port de signes discrets, mais, depuis la rentrée, il y a eu un durcissement quand est apparue la notion de bandana religieux" selon le Comité du 15 mars et des libertés, à l’origine d’un numéro vert d’aide aux jeunes filles souhaitant garder leur foulard. L’Union des organisations islamiques de France (UOIF), proche des frères musulmans, qui dénonce "un dénigrement total de la pratique religieuse musulmane en France", a affirmé que "la loi n’interdit pas de se couvrir les cheveux". Jean-Claude Lafay, secrétaire national du SNPDEN, syndicat majoritaire chez les principaux et proviseurs n'est pas de cet avis pour qui le bandana est un “nouveau signe” ostensible. La loi permet le port de couvre-chefs, estime Mohammed Bechari, président de la Fédération nationale des musulmans de France, rejoint par Georges Dupon-Lahitte, président de la FCPE, principale organisation de parents d’élèves qui s’était opposée au principe de cette loi estimant que "l’interdiction généralisée de tout couvre-chef ne se justifie pas." ** Selon l'étude coordonnée par Emmanuel Lagarde, de l'INSERM, (Institut national français de recherche médicale), menée avec l'INRETS (Institut National de Recherche sur les Transports et leur Sécurité), "le risque d'accident de la circulation est multiplié par 4 dans les périodes de séparation ou de divorce". Ces recherches visaient à vérifier l'existence d'un lien entre un accident de la route et le fait d'avoir vécu un événement stressant dans l'année précédente. Les chercheurs affirment qu'on "peut attribuer environ 3 % des accidents aux divorces, soit chaque année 170 décès et 3 000 blessés". L'explication principale réside dans l'apparition d'un stress consécutif à la séparation. Ce stress modifie la conduite automobile, soit en inhibant la faculté à se conformer à une conduite sûre, soit en diminuant l'attention du conducteur. Autre explication possible du risque accru d'accident : la prise de produits psychotropes dans ces périodes difficiles. ** Selon une note confidentielle de la Direction Centrale des Renseignements Généraux (DCRG) publiée jeudi par le quotidien "Le Figaro", "une aggravation des violences urbaines a été enregistrée en 2003", dénombrant "615 quartiers sensibles dont 150 vraiment difficiles". 35 morts seraient imputables aux réglements de compte des bandes, selon cette note qui s'appuie sur la police, la gendarmerie et la "section dérives urbaines" des RG. Dans ces quartiers réputés difficiles, "les livreurs ne viennent plus après 20 heures, les taxis refusent d'y pénétrer, les médecins ne se déplacent plus la nuit, et les entreprises majorent leurs devis" peut-on lire. Selon la gendarmerie nationale, les faits de violence urbaine ont été multipliés par 2 en 4 ans dans sa zone de compétence. De 7 108 actes recensées en 2000, les faits sont passés à 14 086 en 2003. Un rapport non divulgé qui conclut : "Dans les quartiers les plus durs, la ghettoïsation se poursuit avec le départ des familles les moins précaires et la difficulté pour les bailleurs de louer les appartements vacants". POLYNESIE FRANCAISE : L'élection du président de ce territoire d'outremer a été reportée à aujourd'hui vendredi 22 octobre 2004, l'Assemblée territoriale n'ayant pu atteindre le quorum requis de 35 représentants sur 57. L'Union pour la démocratie (UPLD), conduite par le président renversé Oscar Temaru, (gauche) ne reconnaissant pas la légalité de la séance de mardi, a fixé de son côté l'élection à lundi prochain, 25 octobre. 2 motions de censure avaient été déposées par l’opposition Tahoeraa Hiraatira (Rassemblement du peuple), conduite par l’ex-président et sénateur UMP Gaston Flosse (ami du président Jacques Chirac, et mis en examen (voir notre édition du 20 octobre 2004), ont été adoptées par 29 voix sur 57 (26 opposants et 3 non inscrits) à l’issue de 2 jours de débat. Elles dénonçaient une "incapacité de l’actuel gouvernement à diriger le pays" et une "dégradation accélérée de la vie économique".
SERBIE MONTENEGRO :
L’Ecole allemande à Belgrade a célébré jeudi son 150ème anniversaire. Fondée en 1854 par la communauté évangélique de Berlin, c'est l’une des plus anciennes écoles allemandes à l’étranger. Elle avait été fermée en 1999 après le bombardement de l’OTAN et avait réouvert ses portes en 2003.




La citation du jour : "Nos vrais ennemis sont en nous-mêmes" Jacques-Bénigne Bossuet (prédicateur et écrivain français né à Dijon en 1627, mort à Paris en 1704) Oraison funèbre de la Reine de France



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