- Vendredi
26 novembre 2004 N° 888/22284
- PALESTINE
: Abdelrahmane Al-Chomali, membre du
Haut comité du Fatah, a annoncé jeudi que le
chef du Fatah pour la Cisjordanie, Marwan Barghouti (photo)
emprisonné en Israël après sa
condamnation en juin 2004 à la prison à vie
pour son implication dans plusieurs attentats
contre des Israéliens, a décidé de présenter
sa candidature à l'élection présidentielle
palestinienne du 9 janvier 2005. Cette annonce
est intervenue quelques heures avant une réunion
prévue du Conseil révolutionnaire du Fatah
visant à entériner une décision du comité
central du mouvement, de désigner le nouveau
chef de l'OLP Organisation de Libération de la
Palestine, Mahmoud Abbas comme son candidat.
Certains membres du parti s'étaient
"indignés" par la décision du comité
central de désigner Mahmoud Abbas comme candidat
sans procéder à des consultations plus
élargies. Dans une interview publiée jeudi dans
le quotidien israélien Maariv, le président
israélien Moshe Katzav a affirmé
"qu'il n'excluait pas la possibilité de
gracier Marwan Barghouti si une requête en ce
sens lui est présentée".
ISRAEL : Lors d'une conférence de
presse à l'issue d'une rencontre mercredi du
ministre israélien du Tourisme Guidéon Ezra
avec son homologue palestinien Metri Abou Eita,
le porte-parole du ministère israélien du
Tourisme a annoncé que "les limitations
relatives au passage des touristes entre
Bethléem, dans le sud de la Cisjordanie, et
Jérusalem" en vigueur depuis 4 ans,
seraient prochainement levées "pour
faciliter l'entrée de touristes à Bethléem
pendant la période de Noël". Les habitants
palestiniens de Bethléem ne sont pas concernés
par ces mesures, a ajouté le porte-parole
israélien. Depuis le déclenchement de
l'Intifada, seuls les Palestiniens munis de
permis spéciaux délivrés par l'armée
israélienne peuvent franchir les barrages
routiers donnant accès à Jérusalem à partir
de Bethléem, ville natale de Jésus Christ. **
L'organisation de défense des
droits de l'Homme Machsom Watch (Femmes
pour les droits humains) qui surveille le
comportement des soldats aux barrages, a indiqué
jeudi que des soldats israéliens ont contraint
le 9 novembre 2004 à Beit Iba, un point de
contrôle routier très fréquenté au nord de
Naplouse, un Palestinien à jouer pendant
quelques minutes du violon pour franchir le
barrage routier alors que des centaines d'autres
Palestiniens attendaient derrière lui pour
passer. L'armée israélienne a expliqué que les
militaires lui avaient fait jouer de l'instrument
pour vérifier qu'il n'y avait pas d'explosifs
cachés à l'intérieur.
CISJORDANIE : 3
Palestiniens membres présumés du mouvement
Hamas ont été abattus par l'armée israélienne
jeudi à Hébron alors que la maison où ils se
cachaient a été détruite.
IRAK : Un oléoduc reliant Kirkouk
à Beiji, dans le nord de l'Irak, a été saboté
jeudi matin. Les réparations devraient prendre
environ 5 jours. ** A Samarra,
au nord de Bagdad 2 attentats à la voiture
piégée ont fait 3 morts et 13 blessés. ** Le
secrétaire d'Etat chargé de la sécurité
nationale Kassem Daoud a annoncé que lors des
opérations militaires conjointes
américano-irakiennes à Falloujah, plus de 2 085
personnes ont été tuées et plus de 1 600
autres faits prisonniers. ** Le
secrétaire d'Etat Colin Powell a annoncé jeudi
dans un communiqué publié par le département
d'Etat qu'un diplomate américain, Jim Mollen,
âgé de 48 ans, a été assassiné mercredi à
Bagdad.
SYRIE : Lors de sa visite d'une
journée mercredi à Damas, l'envoyé spécial de
l'ONU pour le Proche-Orient, Terje Roed-Larsen, a
annoncé que la Syrie est prête à reprendre
sans conditions les négociations avec Israël.
Ces négociations avaient échoué en 2000 à
cause de la question de la restitution du plateau
du Golan, pris par Israël lors de la guerre des
6 jours en 1967 et annexé en 1981. Israël a
immédiatement qualifié de
"propagande" la proposition syrienne.
Selon un haut responsable israélien sous couvert
d'anonymat, "Nous ne pensons pas qu'il
s'agisse d'une proposition sérieuse dans la
mesure où elle n'a pas été transmise par les
véritables médiateurs, à savoir le
département d'Etat américain ou la Maison
Blanche".
YEMEN : 113 militants appartenant
au réseau terroriste Al-Qaïda ont été
libérés après avoir promis de renoncer à
toute activité terroriste ou criminelle. 5
d'entre eux étaient soupçonnés d'avoir été
impliqués dans l'attentat à la bombe contre
l'USS Cole dans le port d'Aden où 17 marins
américains avaient été tués.
BURKINA FASO : Ouverture
vendredi et samedi à Ouagadougou, la capitale,
du 10e Sommet de la Francophonie sur le thème de
"La Francophonie, un espace solidaire pour
un développement durable". Une Déclaration
et un Cadre stratégique décennal (2005-2014)
devraient être adoptés. La demande d'adhésion
de 7 nouveaux pays (Observateurs : République
d'Arménie, Autriche, République croate,
Géorgie, Hongrie ; Associés : Principauté
d'Andorre et Grèce) et le changement de statut
de 2 pays membres (Albanie, Macédoine) sera
étudiée. Le
Président français Jacques Chirac est arrivé
jeudi dans la capitale burkinabée où il a
assisté à la cérémonie de clôture de
l'assemblée générale de l'AIMF
(Association Internationale des Maires
Francophones), présidée par le maire de Paris,
Bertrand Delanoë, et dont Jacques Chirac est
président d'honneur et l'un des fondateurs. Il a
ensuite eu un dîner de travail avec le
président, Blaise Compaoré, avant l'ouverture
officielle du sommet, vendredi matin.
SOUDAN : "Le PAM (Programme
Alimentaire Mondial) a suspendu temporairement
toutes ses opérations dans le Nord-Darfour, à
l'exception des activités dans la ville" a
déclaré un porte-parole du PAM à Genève
ajoutant que "le personnel du PAM et celui
de beaucoup d'ONG ont été retirés du terrain
et se sont repliés à titre préventif"
soulignant que "ce sont près de 300 000
personnes déplacées dans le Nord-Darfour qui
sont désormais coupées de l'aide alimentaire du
PAM". Un convoi
de 235 tonnes d'aide alimentaire qui tentait de
relier El-Fasher à 2 autres villes de cette
zone, Tawila et Kapkabiya, a dû être stoppé en
raison des combats, a précisé le PAM.
ETATS-UNIS : Le
secrétaire d'Etat américain Colin Powell a
indiqué jeudi que les Etats-Unis "ne
peuvent pas accepter comme légitime" la
victoire officielle du candidat pro-russe Viktor
Ianoukovitch, estimant que le résultat de
l'élection "ne correspond pas à des normes
internationales", en raison
d'"informations nombreuses et crédibles
faisant état de fraudes" ajoutant "Si
le gouvernement ukrainien n'agit pas
immédiatement et de façon responsable, cela
aura des conséquences pour nos relations, pour
les espoirs ukrainiens d'une intégration
euro-atlantique, et pour les responsables de la
fraude" Rappelons que l'Ukraine figure au
cinquième rang des pays ayant envoyé le plus de
troupes en Irak.
UKRAINE : Le chef de l'opposition
Viktor Iouchtchenko a appelé jeudi à une
médiation étrangère pour résoudre la crise
par des "moyens pacifiques". Il a à
nouveau menacé de paralyser le pays par une
grève générale et invité les forces de
sécurité à rejoindre le mouvement. le
président sortant Léonid Koutchma a appelé ses
homologues polonais et lituanien Aleksander
Kwasniewski et Valdas Adamkus à servir de
médiateurs dans le conflit. La Cour suprême a
annoncé avoir interdit jeudi la publication dans
la presse officielle des résultats de
l'élection présidentielle de dimanche, les
jugeant non valides tant que l'appel de
l'opposition n'aurait pas été examiné.
BIRMANIE : Après l'annonce le 19
novembre 2004 de la libération de 3937 détenus,
la junte militaire au pouvoir à Rangoon a
annoncé la libération de "5 000 détenus
supplémentaires incarcérés à tort".
THAILANDE : Lors d'une rencontre à
Bangkok de 13 pays asiatiques sur la grippe aviaire, le
coordonnateur du programme de l'OMS,
Organisation Mondiale de la Santé, le Docteur
Klaus Stoehr, a indiqué que la grippe aviaire
est potentiellement la nouvelle pandémie du
21ème siècle. L'OMS a lancé de nombreuses
mises en garde contre une mutation du virus
aviaire qui permettrait une redoutable
transmission entre humains. Actuellement, deux
laboratoires travaillent à créer un vaccin
contre le virus actuel.
COLOMBIE : 450
paramilitaires des Autodefensas Unidas de Colombia
" (AUC Forces d'autodéfense unies de
Colombie") ont remis leurs armes dans le
cadre d'un programme de démobilisation
négociée par le gouvernement. 2 400 autres
membres des AUC sur un total de 20 000 miliciens
devraient désarmer d'ici la fin de l'année pour
aboutir en 2005 à l'élimination totale de ce
groupe paramilitaire.
TUNISIE : L'Association de défense
des Tunisiens à l'étranger (ADTE) a dénoncé
jeudi la "vague de xénophobie qui frappe la
communauté maghrébine établie en Corse"
après qu'une famille tunisienne de Calvi en
Corse ait été "lâchement agressée en
pleine nuit par une bande de racistes".
L'association déplore également les
inscriptions racistes figurant sur plusieurs murs
de la ville. Pour l'ADTE, il s'agit "d'actes
barbares d'un autre temps."
SUISSE : Le Comité de l'ONU contre la torture, qui tient
sa 33è session du 24 au 26 novembre 2004 à
Genève, a demandé jeudi à la Grande-Bretagne
de rendre publics les résultats des enquêtes
qu'elle a ouvertes sur des cas présumés de
torture commis par des soldats britanniques en
Irak et en Afghanistan. Le Comité a critiqué
aussi des dispositions de la loi britannique
anti-terroriste de 2001 qui permet de
"détenir indéfiniment" des suspects
étrangers. Le rapport de l'ONU réfute aussi
l'argument de la Grande-Bretagne selon lequel
certaines dispositions de la Convention contre la torture ne
s'appliquerait pas à l'action des ses troupes en
Afghanistan et en Irak, faisant valoir que
certaines régions de ces deux pays étaient
"de facto sous le contrôle des autorités
britanniques". Les 135 pays signataires de
la Convention internationale de l'ONU contre la
torture sont tenus de soumettre tous les 4 ans
des rapports justifiant
de leur respect de cette convention au Comité.
Celui-ci, constitué de 10 experts indépendants,
les examinent en présence de responsables des
pays concernés et publie des recommandations. ** La 3ème
commission de l'Assemblée générale de l'ONU,
chargée des droits de l'homme, a refusé
d'examiner 2 projets de résolution visant à
condamner les violations des droits de l'homme au
Zimbabwe et au Soudan en adoptant des motions
"de non-action" déposées par
l'Afrique du sud au nom du groupe africain. Le
représentant de l'Afrique du sud, Pitso
Montwedi, directeur chargé des droits de l'homme
au ministère des affaires étrangères, ue
l'Afrique du sud avait pris cette position
"non pour nier l'existence de violations des
droits de l'homme en Afrique mais seulement dans
le but de contrer l'approche "2 poids, 2
mesures" de l'Union européenne" (UE),
qui parraine les 2 projets de résolution. Il a
accusé l'UE "d'utiliser la question des
droits de l'homme dans les pays d'Afrique à des
fins politiques". Pour le représentant des
Etats-Unis, Gerald Scott, "un 3ème échec
consécutif de la part des pays membres de l'Onu
à présenter un front uni contre des atrocités
parfaitement documentées représenterait rien de
moins qu'un effondrement total des organes
délibératifs de l'Onu en matière de droits de
l'homme". Amnesty International a
condamné l'attitude de la commission déclarant
par l'intermédiaire de sa représentante à
l'ONU, Yvonne Terlingen : "En censurant le
débat, les intérêts politiques ont mis les
droits de l'homme en échec. Il est regrettable
que la 3ème commission ait choisi d'ignorer le
sort de ceux qui souffrent de violations des
droits de l'homme au Soudan et au Zimbabwe"
PAYS-BAS : Ouverture à La Haye d'un
sommet entre l'Union européenne et la Russie. Le
Président russe Vladimir Poutine a affirmé que
"les résultats de l'élection
présidentielle en Ukraine sont
transparents" tandis que pour le président
en exercice de l'Union européenne, le Premier
ministre néerlandais, Jan Peter Balkenende,
"l'Union européenne ne peut accepter ce
résultat". Pour la Russie, l'Ukraine, 2ème
puissance de l'ex-Union soviètique",
devrait rejoindre avec le Kazakhstan et le
Bélarus, un espace économique commun, qui selon
Bruxelles, est "incompatible avec une
adhésion de Kiev à l'Union européenne".
FRANCE : Selon l'ONG, Médecins
Sans Frontières (MSF), plus de 20 ans
après le déclenchement de la pandémie de sida
la maladie est en constante progression : en
2003, plus de 5 millions de personnes de par le
monde ont été infectées. Plus qu'en 2002 et
moins qu'en 2004. Dans les 49 pays les plus
touchés identifiés par l'Organisation mondiale
de la santé (OMS), près de 4,5 millions de
malades ont besoin d'un traitement en urgence,
pour ne pas mourir à très court terme. Sur ce
total, seuls 187 000 patients (4 %) sont
traités. Ce déséquilibre est scandaleux. Aucun
vaccin préventif ou curatif n'est en vue. Les
grands laboratoires pharmaceutiques et les Etats
où ils sont domiciliés s'efforcent de
restreindre la possibilité de produire des
versions génériques des antirétroviraux et
tentent de jeter le discrédit sur celles déjà
utilisées. Leurs pressions ont ainsi conduit
l'OMS à retirer son homologation à certains
antirétroviraux génériques dont la qualité
n'est pourtant pas en cause. Par ailleurs, les
Etats-Unis font pression pour réduire le budget
du Fonds Global de lutte contre le sida, au
profit d'accords bilatéraux privilégiant
l'utilisation de médicaments de marque. **
LA REDACTION EN GREVE : OPERATION DE SOUTIEN : A lire
La citation du jour : "La
grève n'est pas une solution mais un
message". Pascal MOUROT
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