SOMMAIRE
Jeudi 22 juillet 2004 779/22175

Le Premier ministre israélien Ariel SharonETATS-UNIS : L'Assemblée générale de l'ONU a adopté dans la nuit de mardi à mercredi à New York, par 150 voix pour, 6 contre (Israël, les Etats-Unis, l'Australie, la Micronésie, les îles Marshall et Palaos) et 10 abstentions (le Cameroun, le Canada, le Salvador, Nauru, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, les Iles Salomon, Tonga, l'Ouganda, l'Uruguay et Vanuatu), une résolution exigeant le démantèlement du mur érigé en Cisjordanie, conformément à l'avis de la Cour internationale de justice (CIJ). Le texte demande aussi le versement d'une indemnisation aux Palestiniens concernés. Sous la pression de l'Union Européenne, le texte condamne parallèlement tous les actes de terrorisme et exhorte Israël et les Palestiniens à respecter leurs obligations contenues dans la "Feuille de route" (format pdf), le plan de paix international. Dore Gold, conseiller diplomatique du premier ministre Ariel Sharon, a "vigoureusement" condamné cette résolution qui "vise à nous priver du bouclier que constitue cette clôture de sécurité sans nous offrir une protection alternative contre le terrorisme".
ISRAEL : Raanan Gissin, conseiller du Premier ministre israélien Ariel Sharon, a indiqué mercredi qu'Israël n'interrompra pas la construction de la barrière de sécurité. Il a estimé que le vote de mardi de l'Assemblée générale de l'ONU témoignait de la "faillite des Nations Unies et de la tyrannie de la majorité au sein de son Assemblée générale : ses votes sont systématiquement défavorables à Israël parce que les pays arabes y détiennent la majorité". L'ambassadeur d'Israël auprès de l'ONU, Dan Gillerman, a réaffirmé que ce mur était destiné à sauver des vies et à empêcher les attentats terroristes palestiniens. A Washington, la Maison Blanche a qualifié la résolution de l'ONU de "partiale".
CISJORDANIE : Le Conseil Législatif palestinien (parlement) a demandé par le vote d'une résolution au président Yasser Arafat d'accepter la démission de son premier ministre Ahmed Qoreï et de son gouvernement et de procéder à une nouvelle nomination. ** Fadel Alchouli, haut responsable local de Naplouse, a été enlevé pendant 2 heures avant d'être relâché. L'opération a été revendiquée par les Brigades des Martyrs d'Al-Aqsa. ** Le député Nabil Amer, ancien ministre de la Communication, qui a toujours dénoncé la corruption et le dépotisme au sein de l'Autorité Nationale Palestinienne, a été blessé par balle mardi soir alors qu'il regagnait son domicile à Ramallah. Il a été transféré dans un hôpital d'Amman en Jordanie
IRAK : Une voiture piégée a explosé mercredi à l'est de Bagdad provoquant la mort de 4 civils irakiens. ** Des affrontements ont eu lieu mercredi entre les forces américaines et des "insurgés" près de la ville de Ramadi à une centaine de km à l'ouest de Bagdad faisant au moins 5 morts et 17 blessés parmi les civils irakiens.
JAPON : Les autorités ont annoncé mercredi qu'elles maintiendraient leur contingent de 550 soldats affectés à des missions humanitaires en Irak malgré les menaces d'attentats contre ses troupes.
SERBIE MONTENEGRO : Le quotidien "Blic" a rapporté dans son édition de mercredi, citant un intermédiaire au sein du gouvernement serbe, que l'ancien chef d'état-major des forces serbes de Bosnie Ratko Mladic n'avait pas l'intention de se rendre au Tribunal Pénal International pour l'ex-Yougoslavie TPIY. Les autorités serbes ont indiqué avoir demandé à ce dernier, par des contacts indirects, de se rendre en échange d'une aide financière pour assurer sa défense. Ratko Mladic est accusé de génocide lors de la guerre de Bosnie entre 1992 et 1995.
BELARUS (ou Biélorussie) : Plusieurs milliers de personnes ont manifesté mercredi à Minsk la capitale contre la politique du président Alexandre Loukachenko au pouvoir depuis le 20 juillet 1994 et qui entend briguer un 3ème mandat en 2006 bien que la Constitution le lui en empêche. Les manifestants à qui les autorités avaient interdit de se déployer dans le centre-ville ont été dispersés par les forces de l'ordre qui ont utilisé des matraques. Selon l'organisation de défense des droits de l'homme, Vesna, 50 personnes ont été interpellées. Plus de détails : Alexandre Loukachenko, prédateur de la presse (RSF) ; Biélorussie : aucune liberté d'expression.
TADJIKISTAN : Après les pluies torrentielles de mardi qui ont provoqué des inondations et des glissements de terrain, et pollué les réserves d'eau potable, notamment dans la capitale Duchanbé, où 40 000 personnes sont privées d'eau potable, le Bureau de l'ONU pour les affaires humanitaires (OCHA) a décidé d'accorder une aide d'urgence de 20 000 dollars.
COREE DU SUD : Les employés du métro des 4 plus grandes villes du pays, Séoul, Pusan, Incheon et Taegu, ont entamé un mouvement de grève pour demander l'application de la semaine de 5 jours entrée en vigueur le 1er juillet 2004 mais toujours pas appliquée. Selon le ministère des transports, environ 41,6 % des salariés ont cessé le travail, soit 8 000 personnes environ. La Direction estime que la grève est illégale car les employés n'ont pas attendu l'arbitrage de la Commission nationale du travail. Le trafic n'est que très peu perturbé, le gouvernement ayant fait appel à des salariés non syndiqués et à des ingénieurs militaires pour assurer le service.
GRECE : La Confédération générale des travailleurs de Grèce (GSEE), le principal syndicat du pays, a fait part mercredi de son inquiètude face aux mesures de surveillance drastiques, mises en place en vue des Jeux Olympiques d'Athènes, et a appelé les autorités à garantir le respect des libertés. Elle a dénoncé le survol, nuit et jour du 13 au 29 août 2004, d'Athènes par un ballon dirigeable équipé de caméras à haute-définition, demandant au gouvernement et à l'Autorité indépendante de protection des données sensibles "de garantir qu'il n'y aura aucun abus" dans leur utilisation. Les partis de gauche et d'extrême-gauche n'ont cessé de dénoncer ces derniers mois une "hystérie sécuritaire" olympique portant atteinte aux libertés fondamentales. Amnesty International s'est déclarée également "inquiète" lundi dernier d'une dérive sécuritaire dans le pays, dénonçant des violations des droits des immigrés et des tziganes et "l'impunité des membres des forces de sécurité". Plus de détails : Les Jeux olympiques ne doivent pas conduire à brader les droits humains en échange de la sécurité. ** Annoncé par le quotidien américain "New York Times" et confirmé sur place par l'AFP à Athènes, le gouvernement grec a dénoncé mercredi avoir autorisé la présence sur son sol de gardes du corps étrangers armés chargés de protéger les délégations américaines, israéliennes et britanniques. Cette nouvelle avait provoqué un véritable raz-de-marée de protestation, la Constitution grecque interdisant la présence de gardes étrangers sur son territoire. Le ministre de l'Ordre public a immédiatement démenti la présence d'armes sur le site olympique alors que les Etats-Unis ont annoncé l'envoi supplémentaire de 400 soldats armés "pour une meilleure protection" de leurs délégations.
FRANCE : Le Commissariat à l’Energie Atomique (CEA) a annoncé qu’il allait poursuivre en justice le groupe sud-coréen Samsung pour avoir violé son brevet sur les écrans plats à cristaux liquides (LCD). L’objet du litige porte sur la technique dite "Vertically aligned" qui offre une meilleure qualité d’image. Des appareils utilisant cette technique seraient vendus sur le territoire français sans licence. Pour le CEA, il s’agit d’une contrefaçon. Le tribunal de grande instance TGI de Paris est saisi de l’affaire. ** Le P-dg d'Altran, groupe français de conseil en technologies (Leader Européen du conseil en innovation), Alexis Kniazeff et le co-fondateur Hubert Martigny ont été mis en examen mardi pour "diffusion d'informations trompeuses, présentation de comptes inexacte, faux et usage de faux" et placés sous contrôle judiciaire mercredi par la brigade financière de Paris. Ils ne seraient pas interdits de fonction et resteraient à la tête de la société. 8 personnes sont poursuivies dans ce dossier. L'association des petits porteurs actifs (APPAC) a réclamé le renouvellement du conseil d'administration du groupe, compte tenu de l'implication d'un grand nombre de membres de ce conseil dans la procédure judiciaire en cours. Les dirigeants d'Altran auraient gonflé artificiellement les comptes de la société pour dissimuler un recul de l'activité en 2001 et au premier semestre 2002. Une information judiciaire avait été ouverte en février 2003 pour "abus de bien sociaux, complicité et recel, publication de fausses informations". Altran est constitué d'un réseau international de sociétés présentes en Europe, aux Etats-Unis, en Amérique latine et en Asie, avec 17 862 salariés fin 2002, 1 372,9 millions d’euros de chiffre d’affaires, dont 712,8 millions d’euros à l’international en 2002, en progression de 26 % par rapport à l’exercice précédent selon "Altran". ** La Tour Eiffel a été évacuée mercredi en milieu d'après-midi "à la suite d'un message anonyme" reçu sur place selon la Société nouvelle d'exploitation de la Tour Eiffel (SNTE). ** Dans un long entretien publié par l'hebdomadaire "Paris-Match" daté de jeudi, Nicolas Sarkozy, Ministre d'Etat, ministre de l'Economie, des Finances et de l'Industrie dit ressentir un "sentiment d'injustice" après le rappel à l'ordre de Jacques Chirac lors de sa traditionnelle interview du 14 juillet : "Je décide et il exécute", propos qui "ne reflètent pas leurs rapports". Il n'annoncera "au tout début septembre ce qu'il a décidé aux militants de l'UMP", concèdant qu"'assumer la présidence de l'UMP (parti du Président), ce n'est pas un choix de carrière", "Ce n'est pas rien et ce n'est pas non plus un cadeau", voyant "plutôt ce choix comme un devoir". C'est un reportage de 8 pages, illustrées de photographies montrant le ministre courant sur la plage avec sa femme Cécilia (proche collaboratrice qui apparait désormais dans l'organigramme du ministère des finances) ou jouant au football avec leur fils Louis. Interrogé sur la prochaine élection présidentielle, le ministre des Finances répond qu"'il faut gérer le calendrier jusqu'en 2007 sans précipitation... ni somnolence". ** La section de recherche de la gendarmerie de Paris est chargée de l'enquête dans le cadre d'une information judiciaire ouverte pour "assassinats" à la suite de la découverte, à 2 jour d'intervalles de 2 cadavres de jeunes femmes nues et ligotées lundi et mardi dans le canal de l'Ourcq à Fresnes-sur-Marne (Seine-et-Marne). La piste du règlement de compte de proxénètes à l'encontre de prostituées "récalcitrantes" est évoquée parmi d'autres. ** L'instauration d'un service minimum dans les transports a été jugé impraticable au niveau national mais pas au niveau régional par la commission de 9 experts présidée par Dieudonné Mandelkern, dont le rapport remis mercredi au gouvernement évoque l'éventualité d'imposer à chaque gréviste de se déclarer avant tout conflit. Gilles de Robien, ministre de l'Equipement, des Transports, du Logement, du Tourisme et de la Mer, "ouvrira dès le début du mois de septembre 2004 une concertation avec l'ensemble des parties concernées" par la continuité du service public dans les transports terrestres afin "d'établir un dispositif efficace et équilibré fondé sur un droit de grève respectueux des usagers". "Sauf à remettre en cause le droit de grève ou à jouer avec la sécurité", le scénario d'un service minimum général applicable aux heures de pointes est écarté par les experts, qui le jugent impraticable. Un exemple : sur une simulation effectuée par la SNCF sur la ligne C du RER, la société nationale souligne que pour assurer 3 heures de trafic complet lors des pointes du matin et du soir, "il faudrait pouvoir disposer de plus de 80 % des agents de conduite commandés sur la journée". La création d'une autorité administrative indépendante qui veillerait au bon fonctionnement du dialogue, sans se prononcer sur le fond des conflits, pourrait contraindre salariés comme directions à se mettre autour de la table pour éviter les crises. ** "Contribuables associés" qui rappelle que certains Français travaillent pour l’Etat du 1er janvier au 15 juillet (pour payer l'impôt) a lancé une pétition contre le projet de loi de financement des syndicats par les contribuables. Rappelant que curieusement c'est un député de droite (UMP), Yves Nicolin, maire de Roanne (Loire) qui en est l'auteur : Proposition de Loi tendant à la pérennité et à la transparence du financement de la vie syndicale (n° 977). A peine 8 % des salariés français adhèrent aujourd'hui à une organisation syndicale, contre 20 % il y a seulement 20 ans rappelle Yves Nicolin sur son site Internet : "Avec une telle rétraction de leur base, ces organisations perdent jour après jour de leur légitimité, risquant de céder à un égocentrisme et à une radicalisation éloignés des intérêts des travailleurs, voire de recourir à des financements externes extrêmement douteux. L'argent restant le nerf de la guerre, rappelle Yves Nicolin, c'est donc bien un financement transparent, durable et juste dont a besoin le mouvement syndical et que réclament nos compatriotes". "Contribuables associés" veut recueillir 200 000 signatures dans sa pétition pour dénoncer ce "projet scandaleux" : faire financer les syndicats par les contribuables, rappelant la fausse représentativité de ceux-ci, "qui organisent des grèves qui prennent en otage chaque année des millions de Français dans les transports publics". Les emploi syndicaux fictifs sont légions, 180 financés par la sécurité sociale, plusieurs centaines par les caisses de retraites, 7 000 par l'Education Nationale pour un total de 126 millions d'euros selon "Contribuables associés" qui dénonce également les subventions "cachées" comme les 300 000 euros versés aux syndicats par le Ministère des Affaires sociales pour "soutenir la coopération syndicale internationale". ** Le champion du monde du contre-la-montre, David Millar, coureur écossais de l'équipe cycliste Cofidis, qui a plusieurs fois porté le maillot jaune, mis en examen le 1er juillet 2004 pour "acquisition et détention de substances vénéneuses" par le juge de Nanterre Richard Pallain, (laissé en liberté sans contrôle judiciaire à 2 jours du départ du Tour de France) va "recevoir une lettre, notifiant la désapprobation et lui indiquant son licenciement par Cofidis". Lors de sa garde à vue à Biarritz fin juin, il avait reconnu avoir pris de l'EPO (ou érythropoïétine) lors de 3 cures en 2001 et 2003. 8 autres personnes sont mises en examen, les coureurs Cédric Vasseur, Philippe Gaumont, Robert Sassone, Médéric Clain, Marek Rutkiewicz et Daniel Majewski, le "soigneur" Boguslaw Madejak, et le directeur d'une formation de troisième division, Oleg Kozlitine. La formation Cofidis avait licencié également Gaumont et Clain. Son manager général, Alain Bondue, et le médecin de l'équipe, Jean-Jacques Menuet, ont démissionné. C'est la plus importante affaire dans les milieux cyclistes depuis l'affaire Festina pendant le Tour de France 1998. ** Françoise Grossetête, Lyonnaise, Vice-présidente du groupe PPE (Parti Populaire eurpoéen, démocrates chrétiens, droite), explique dans le quotidien "Le Progès" pourquoi son groupe a favorisé l'élection du socialiste espagnol, Josep Borrell, à la présidence du parlement européen. Elle dénonce l'attitude "inacceptable" de l'UDF, "ces élus qui s'allient avec des gens de gauche, c'est incroyable. Cette position est dictée par les ambitions personnelles de François Bayrou sur le plan national." NDLR. Sur 732 députés que compte le parlement européen de Strasbourg, 268 sièges sont classés à droite et 200 à gauche. Plus de détails : Le Progrès de Lyon
EGYPTE : Le premier ministre irakien Iyad Allaoui est arrivé au Caire mercredi où il a participé à la 6ème réunion des pays riverains de l'Irak en compagnie également de l'ONU et de l'Union européenne UE. Il a demandé la sécurité et la surveillance des frontières et demande une Charte de bon voisinage. La relève des troupes de la coalition par des soldats arabes a été évoquée. Certains pays comme l'Egypte y sont cependant opposés. Rappelons qu'avec 2,1 milliards de dollars par an, l'Egypte est le deuxième pays au monde à bénéficier de l'aide américaine après Israël.
AFRIQUE DU SUD : Au cours de la réunion sur le partage du pouvoir au Burundi qui s'est ouverte dimanche à Prétoria et qui rassemble le président burundais, Domitien Ndayizeye, le chef rebelle Pierre Nkurunziza des Forces pour la Défense de la démocratie (FDD, à majorité hutue) et des représentants des principaux partis à base ethnique, l'UPRONA (tutsi) et le FRODEBU (hutu), l'Union pour le progrès national (Uprona) a annoncé mercredi par la voix de son président Jean-Baptiste Manwangari, rejeter "le document de synthèse de la médiation sur le partage du pouvoir, parce qu'il ne tient pas compte de nos préocupations, (...), la participation des partis tutsis au pouvoir serait nulle après les élections".




La citation du jour : "L'égalité entre les hommes est une règle qui ne compte que des exceptions". Ernest Jaubert Traducteur français (1856 - 1942)




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